«Des voisins attentifs, pas des fachos»
Sécurité L’adjoint au maire du 17e Atanase Périfan (LR) défend un collectif contre la délinquance
Après des cambriolages et des vols à l'arraché, un collectif de voisins s'est monté, fin 2020, dans une cité HLM du 17e arrondissement de Paris, pour veiller sur leur quartier. Un activisme qui fait craindre à certains des dérives. Atanase Périfan (photo ci-contre), adjoint LR au maire du 17e chargé de la mobilisation solidaire, défend cette initiative.
Qui sont ces citoyens regroupés en collectif pour protéger leur quartier ? De bons pères de famille excédés par la multiplication des actes de délinquance. Depuis le début de la crise sanitaire, on a constaté une hausse des cambriolages et des vols à l'arraché, notamment dans les squares du Tarn et de l'Orne. Ce collectif est né il y a environ deux mois d'une exaspération, lorsqu'un habitant a retrouvé sa poussette, volée quelques jours auparavant, en vente sur Leboncoin.fr. Il a répondu à l'annonce et s'est rendu compte qu'elle avait été dérobée par un gamin du quartier. Il a alors monté un petit groupe sur WhatsApp d'une trentaine de voisins vigilants.
Ce coin de Paris n’est pourtant pas connu pour concentrer un important foyer de délinquance… Non. Mais, depuis le début de la crise sanitaire, des jeunes qui opéraient dans les quartiers touristiques se sont rabattus sur leurs propres voisins. Ce collectif a mis une caméra dans la cage d'escalier et s'est aperçu qu'il s'agissait principalement d'ados qui habitent à 500 m de chez eux.
Se définissent-ils comme une milice ? Pas du tout, ce n'est pas le Far West ! Ce sont seulement des voisins solidaires qui ont décidé d'être attentifs, en aucun cas des fachos qui cherchent à se substituer à la police. Au contraire, ils font appel à elle.
Ne craignez-vous pas que l’exaspération que vous décrivez conduise à de graves débordements ? Si, évidemment, c'était l'une de nos craintes. Avec le maire, nous avons rencontré les habitants du quartier,
«Ils sont désormais en lien direct avec la police, et un local leur a été attribué. »
certaines choses ont pu être mises en place. Ils sont désormais en lien direct avec la police, et un local leur a été attribué pour faire une maison des voisins au pied des immeubles, car, lorsque les gens se connaissent, le sentiment d'insécurité diminue. On a également rencontré le bailleur social, Paris Habitat, qui avait prévu d'importants travaux de sécurisation dans ces squares en 2022. Avec eux, nous avons conclu que c'était trop tard et que certains travaux, comme la pose de digicode, pouvaient être engagés dès maintenant. Quand les habitants travaillent avec les pouvoirs publics, des solutions émergent plus rapidement.