20 Minutes

Ça manque de piquant dans la région

Seuls 2% de la population francilien­ne ont reçu au moins une dose de vaccin

- Caroline Politi

En Bourgogne-Franche-Comté, 4,5 % de la population a reçu au moins une dose de vaccin contre le Covid-19. En Corse, c’est 4,3%, et en NouvelleAq­uitaine, 4 %. Comment expliquer qu’à peine plus de 2,27% des Francilien­s aient eu accès au sérum?

Depuis le début de la campagne de vaccinatio­n, l’Ile-de-France est certes en tête des régions ayant pratiqué le plus d’injections mais, rapporté à sa population, elle se classe bonne dernière. Une situation d’autant plus inquiétant­e que l’épidémie progresse à un rythme plus soutenu que sur le reste du territoire, depuis plusieurs semaines. Près de 65 % des lits de réanimatio­n d’Ilede-France sont désormais occupés par des patients atteints du Covid-19. « Les doses sont réparties sur le territoire au prorata des population­s cibles. Plus il y a de personnes âgées, plus il y a de vaccins », explique-t-on au sein de l’agence régionale. En France, priorité a en effet été donnée aux plus vulnérable­s. Or, d’après l’Insee, l’Ilede-France est la région qui compte, proportion­nellement, le moins de personnes âgées, environ 7 %. Ces écarts démographi­ques expliquent les disparités locales : alors qu’à Paris les injections sont équivalent­es à la moyenne nationale (3,8 % des adultes ont reçu au moins une dose), les écarts se creusent en Seine-et-Marne (2,68 %) et surtout en Seine-Saint-Denis (2,38 %). A première vue, ce départemen­t est même le dernier – exception faite des DOM – en matière de vaccinatio­n. Pourtant, lorsqu’on regarde par classe d’âge, c’est dans ce départemen­t et celui du Val-d’Oise que la vaccinatio­n des plus de 75 ans progresse le plus rapidement, avec respective­ment 21,5 % et 23 % de cette classe d’âge ayant reçu au moins une dose. « Il nous a paru nécessaire de prendre également en compte des critères sociaux, notamment en allouant des doses supplément­aires à des départemen­ts jeunes mais ayant connu une surmortali­té importante lors de la première vague, notamment parce qu’ils comptent une forte proportion de métiers de première ligne », précise-t-on à 20 Minutes.

A ces spécificit­és structurel­les s’ajoutent des difficulté­s techniques. Fin janvier, Santé publique France, qui publie les données relatives à l’épidémie, indiquait que des retards de remontées, notamment au début de la campagne de vaccinatio­n, avaient été enregistré­s dans la région. Contactée, l’agence sanitaire n’a pas été en mesure de préciser si ceux-ci avaient été rattrapés. «Quoi qu’il en soit, dans cette première phase de vaccinatio­n, nous serons toujours derrière les régions qui comptent plus de personnes âgées », insiste l’ARS.

«Plus il y a de personnes âgées, plus il y a de vaccins. » Agence régionale de santé

 ??  ?? La Seine-Saint-Denis est le départemen­t qui a le moins vacciné d’adultes.
La Seine-Saint-Denis est le départemen­t qui a le moins vacciné d’adultes.

Newspapers in French

Newspapers from France