Ça manque de piquant dans la région
Seuls 2% de la population francilienne ont reçu au moins une dose de vaccin
En Bourgogne-Franche-Comté, 4,5 % de la population a reçu au moins une dose de vaccin contre le Covid-19. En Corse, c’est 4,3%, et en NouvelleAquitaine, 4 %. Comment expliquer qu’à peine plus de 2,27% des Franciliens aient eu accès au sérum?
Depuis le début de la campagne de vaccination, l’Ile-de-France est certes en tête des régions ayant pratiqué le plus d’injections mais, rapporté à sa population, elle se classe bonne dernière. Une situation d’autant plus inquiétante que l’épidémie progresse à un rythme plus soutenu que sur le reste du territoire, depuis plusieurs semaines. Près de 65 % des lits de réanimation d’Ilede-France sont désormais occupés par des patients atteints du Covid-19. « Les doses sont réparties sur le territoire au prorata des populations cibles. Plus il y a de personnes âgées, plus il y a de vaccins », explique-t-on au sein de l’agence régionale. En France, priorité a en effet été donnée aux plus vulnérables. Or, d’après l’Insee, l’Ilede-France est la région qui compte, proportionnellement, le moins de personnes âgées, environ 7 %. Ces écarts démographiques expliquent les disparités locales : alors qu’à Paris les injections sont équivalentes à la moyenne nationale (3,8 % des adultes ont reçu au moins une dose), les écarts se creusent en Seine-et-Marne (2,68 %) et surtout en Seine-Saint-Denis (2,38 %). A première vue, ce département est même le dernier – exception faite des DOM – en matière de vaccination. Pourtant, lorsqu’on regarde par classe d’âge, c’est dans ce département et celui du Val-d’Oise que la vaccination des plus de 75 ans progresse le plus rapidement, avec respectivement 21,5 % et 23 % de cette classe d’âge ayant reçu au moins une dose. « Il nous a paru nécessaire de prendre également en compte des critères sociaux, notamment en allouant des doses supplémentaires à des départements jeunes mais ayant connu une surmortalité importante lors de la première vague, notamment parce qu’ils comptent une forte proportion de métiers de première ligne », précise-t-on à 20 Minutes.
A ces spécificités structurelles s’ajoutent des difficultés techniques. Fin janvier, Santé publique France, qui publie les données relatives à l’épidémie, indiquait que des retards de remontées, notamment au début de la campagne de vaccination, avaient été enregistrés dans la région. Contactée, l’agence sanitaire n’a pas été en mesure de préciser si ceux-ci avaient été rattrapés. «Quoi qu’il en soit, dans cette première phase de vaccination, nous serons toujours derrière les régions qui comptent plus de personnes âgées », insiste l’ARS.
«Plus il y a de personnes âgées, plus il y a de vaccins. » Agence régionale de santé