«Généraliser la vitesse à 30 km/h»
Selon l’adjoint à la maire de Paris David Belliard (EELV), la promesse de campagne pourrait être effective d’ici à la fin de l’année
La Mairie veut faire lever le pied. Si, actuellement, 60 % des routes du territoire parisien sont à 30 km/h, cette mesure de limitation de la vitesse pourrait rapidement s’appliquer à l’ensemble de la capitale. David Belliard (EELV), adjoint à la maire de Paris (PS) chargé des transports, fait le point sur le sujet.
La généralisation de la vitesse maximale de 30 km/h dans les rues de Paris était une promesse de campagne d’Anne Hidalgo. Quand sera-t-elle effective ?
Nous devons trouver un accord avec la préfecture, mais on peut espérer une mise en place de la mesure d’ici à la fin de cette année.
Les Franciliennes et Franciliens ont pu donner leur avis lors d’une consultation numérique publique. Qu’en est-il ressorti ?
La participation s’est élevée à 5 736 personnes. Sans surprise, une majorité de répondants sont motorisés, et il y a une surreprésentation des Hauts-deSeine par rapport aux autres départements, hors Paris. C’est une consultation correcte, avec un avis « 50-50 ». Un questionnement ressort sur l’intérêt de conserver quelques axes majeurs à 50 km/h.
Où s’appliqueront les 30 km/h ?
Le boulevard périphérique n’est pas dans le périmètre, mais toute la voirie intramuros parisienne sera concernée. Cela dépendra encore des discussions avec la préfecture de police. Nous entendons les demandes faites lors de la consultation, nous allons donc regarder quels axes majeurs resteront éventuellement à 50 km/h.
La limitation de vitesse est-elle respectée dans les « zones 30 » ?
Globalement, on observe une baisse de la vitesse en ville dans ces zones. Particulièrement dans le 11e, qui est déjà complètement à 30 km/h. L’intérêt de cette mesure est de réduire le nombre d’accidents, d’améliorer la sécurité des piétons, des cyclistes et des automobilistes. Lorsque l’on baisse la vitesse autorisée sur les routes en ville, on diminue aussi de manière spectaculaire le bruit. Enfin, en réduisant la vitesse à 30 km/h, on libère en moyenne 50 cm de voirie, car vous n’êtes plus obligé d’avoir des chaussées aussi larges. Cela permet de redonner l’espace gagné aux Parisiens, en agrandissant les trottoirs par exemple.
Lors du lancement de la consultation, l’opposition disait comprendre la mesure pour des petits axes, moins sur des portions plus longues. Que répondez-vous ? C’est toujours la logique « oui, on veut bien transformer la ville, faire un peu d’écologie, améliorer la qualité de vie des gens, mais pas trop ». Aujourd’hui, notre ambition est de généraliser au maximum la vitesse à 30 km/h à Paris, exception faite de certains axes, mais cela doit rester l’exception. Une ville où l’on ralentit, c’est une ville plus sécurisée, moins bruyante, une ville où l’on vit mieux.