Avec la pandémie, Paris casse moins la baraque
Les prix baissent dans la capitale, tandis que ceux en banlieue s’envolent. Une tendance durable ?
C'est peut-être l'un des effets inattendus de la pandémie de Covid-19, ses répercussions sur l'immobilier, notamment à Paris et dans sa banlieue. Coincés entre quatre murs, souvent étroits, beaucoup de Franciliens se sont pris à rêver d'une maison, d'un jardin ou d'une petite terrasse. «Pendant le premier confinement, les plateformes en ligne ont noté une nette augmentation des recherches de pavillons ou d'appartements avec un extérieur, note Thomas Lefebvre (photo), directeur scientifique chez Meilleurs-Agents. Depuis, le prix des maisons en banlieue parisienne a un peu augmenté. » De 5 % en un an à Viry-Châtillon (Essonne), et de 6% et de 4,5% à Franconville et à Pontoise (Val-d'Oise). Et des augmentations similaires ont été enregistrées en Seine-Saint-Denis, relève l'expert : 7 % à Romainville, 5 % à Montreuil. Ce qu'a aussi constaté le directeur scientifique chez MeilleursAgents, c'est la baisse des prix de l'immobilier à Paris ces douze derniers mois. Or, depuis la fin 2015, portés par des taux d'emprunt bas et un environnement économique favorable, ils avaient fortement augmenté.
Malgré tout, «de l’attentisme»
Pour Thomas Lefebvre, il est bien trop tôt pour évoquer une perte d'attractivité de Paris, et «la baisse constatée dans la capitale pourrait d'ailleurs se répercuter avec quelques mois de retard dans le reste de la région». Il a par ailleurs remarqué un changement de comportement chez les acheteurs : «Depuis cet été, il y a un attentisme très fort lié aux incertitudes de cette crise sanitaire et économique. Les ménages préfèrent attendre de voir ce qui va changer avant de se lancer dans un projet immobilier. » Notamment la pérennisation ou non du télétravail, qui peut inciter certains ménages à s'éloigner de Paris.