20 Minutes

Macron face à la vague

Le choix de ne pas confiner le pays dès la fin janvier malgré l’épidémie de Covid-19 et la manière de trancher du président divisent.

- Laure Cometti et Thibaut Le Gal

Ne pas reconfiner le pays. Fin janvier, la majorité saluait cette décision d’Emmanuel Macron, louant un président capable de déjouer les prédiction­s alarmistes des médecins. Six semaines plus tard, la situation sanitaire s’est dégradée dans plusieurs régions. « On prendra les décisions qu’on doit prendre » face à l’épidémie, a affirmé, mercredi, le président de la République à des soignants, lors d’une visite dans un hôpital de Poissy (Yvelines). Elles devraient être dévoilées ce jeudi, à 18 h. L’aveu d’un échec stratégiqu­e d’Emmanuel Macron ?

« On a un président épidémiolo­giste qui prend la décision tout seul.» Olivier Faure, premier secrétaire du Parti socialiste

«On a, aujourd’hui, un président qui considère qu’il est épidémiolo­giste, qu’il sait tout et prend la décision tout seul […], a taclé Olivier Faure, le patron du Parti socialiste, lundi, sur LCP. Parfois, quand on confine tôt, on confine moins longtemps que quand on confine tard. » Même la députée LR Constance Le Grip, opposée au confinemen­t, dresse un bilan critique de la stratégie de l’exécutif : « Nous sommes au pied du mur désormais, car il n’y a pas eu de création de lits de réanimatio­n en Ile-de-France. » Dans la majorité, on défend le choix de n’avoir pas remis le pays sous cloche. « Chaque jour non confiné est un jour de gagné, assume Anne Genetet, députée et porte-parole du groupe LREM à l’Assemblée. Ce n’est pas un échec, c’est une victoire pour le moral des Français. » Au ministère de la Santé, on estime qu’un reconfinem­ent plus précoce n’aurait pas garanti une meilleure situation sanitaire. « Le confinemen­t n’est pas une baguette magique, estime-t-on au sein du cabinet d’Olivier Véran. On ignore si, en confinant dès février, on se serait épargné une reprise épidémique plus tard, au printemps. Fin janvier, Emmanuel Macron n’a pas fait un pari, il a observé qu’il n’y avait pas d’indices de nouvelle vague, donc pas d’urgence à reconfiner. »

Enfin, « le confinemen­t, localisé ou non, reste le dernier recours, assurait-on à Matignon en début de semaine. On prendra cette décision si nos hôpitaux ne peuvent pas suivre le rythme.» Pour de nombreux médecins francilien­s, dont certains ont été consultés par Emmanuel Macron, la cote d’alerte est atteinte.

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Le président de la République à Poissy (Yvelines), mercredi.
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Emmanuel Macron s’est déplacé, en personne, dans un hôpital de Poissy, dans les Yvelines, mercredi.

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