20 Minutes

Ski alpin

Alexis Pinturault assez grand dans sa course au gros globe ?

- Nicolas Camus

On ne sait pas si ça suffira, mais cette fois, au moins, Alexis Pinturault peut compter sur un petit coup de pouce du destin. Malheureux il y a un an, avec une fin de saison tronquée par le coronaviru­s alors qu’il arrivait lancé pour ravir le gros globe de cristal à Aleksander Kilde, le skieur français, cette fois dans la position du chassé, peut remercier le ciel. L’annulation de la descente de Lenzerheid­e (Suisse), mercredi, en raison des fortes chutes de neige des derniers jours, est une sacrée bonne nouvelle pour lui, à l’entame des épreuves finales de cette saison de Coupe du monde. Pinturault voit en effet depuis trois semaines le Suisse Marc Odermaat revenir à toute blinde dans son rétro, au point de lui contester sérieuseme­nt le fameux gros globe, remis en fin de saison au leadeur du classement général. Avant les Mondiaux, mi-février, on pensait le Français (à peu près) tranquille avec un confortabl­e matelas de 317 points d’avance. Et puis, tout s’est emballé. Pinturault n’a pas explosé en vol, mais il a nettement ralenti la cadence, entre poisse et petites erreurs qui coûtent cher – ici une deuxième manche de Géant avec un seul bâton (Bansko), là une sortie de piste en slalom (Kranjska Gora). De son côté, Odermaat s’est lâché et donne en ce moment l’impression de voler, comme lors de ses victoires lors du Super-G de Saalbach et du Géant de Kranjska Gora. Résultat, il n’y a plus que 31 petits points d’écart entre les deux hommes.

« Envoyer fort »

L’annulation de la descente est une cartouche en moins pour Odermaat, bien plus à l’aise dans l’exercice que le Français, dont c’est le seul gros point faible. La nouvelle terreur suisse (23 ans) pouvait légitimeme­nt espérer y gratter quelques points, avant la bagarre en frontal lors du Super-G de ce jeudi, et plus encore lors du slalom géant samedi. « «a fait quelques années qu’il n’y avait pas eu de descentes annulées, cette année il y en a deux, a réagi Pinturault depuis Lenzerheid­e. Mais ce qui change surtout pour moi, c’est de ne pas savoir comment est la piste, comment ça sera pour demain [ce jeudi].» Descente ou pas, ces finales s’annoncent électrique­s. Mais si la dynamique actuelle ne lui est pas favorable, il ne faut pas oublier l’essentiel : c’est bien lui qui est en tête avant les premiers plantés de bâton. C’est ce que lui a répété son équipe après le vilain weekend passé à Kranjska Gora, au terme duquel Pinturault s’est laissé aller à un certain défaitisme. Désormais, il doit réussir à éteindre la petite calculette qui s’est mise en marche toute seule dans son cerveau depuis le mois de janvier. Alors, pour ces finales, sur la piste Silvano Beltramett­i, un seul mot d’ordre selon son coach, Fabien Munier : «Se faire plaisir et envoyer fort.» Encore le meilleur moyen de devenir, dimanche, le premier skieur français à régner sur le monde de l’alpin depuis Luc Alphand en 1997. «Ce serait mérité qu’il gagne, par rapport à sa polyvalenc­e, son nombre de victoires en Coupe du monde et sa place dans l’histoire du ski, lâche Fabien Munier. Ce serait bien que ça fasse partie de son palmarès. »

 ??  ?? Toujours leadeur du classement, Alexis Pinturault ne doit plus calculer.
Toujours leadeur du classement, Alexis Pinturault ne doit plus calculer.

Newspapers in French

Newspapers from France