20 Minutes

Prochain arrêt vaccinatio­n

Un bus sillonne les quartiers populaires des Hauts-de-Seine pour inoculer le vaccin aux population­s éloignées du circuit classique

- Caroline Politi

Il est à peine 10 h et, déjà, une longue file d’attente s’étire devant la place du marché à Nanterre. Jeudi matin, pourtant, les étals sont vides, les commerçant­s, absents. « J’ai reçu un papier dans ma boîte aux lettres me disant qu’il y avait une possibilit­é de se faire vacciner sans rendez-vous, je ne voulais pas rater cela », explique Jean-Michel, 75 ans.

Sur liste d’attente depuis le mois de février, le retraité n’avait jusqu’alors pas obtenu de place pour se faire inoculer le précieux sérum contre le Covid-19. Son fils n’est pas non plus parvenu à lui dégoter un créneau sur Doctolib. «Et puis, j’ai pas très envie d’aller me faire piquer à l’hôpital, parce que je pourrais l’attraper là-bas », confie Jean-Michel. Depuis mardi, la préfecture des Hautsde-Seine et l’agence régionale de santé d’Ile-de-France ont mis en place un bus transformé en vaccinodro­me ambulant pour aller à la rencontre des habitants des quartiers populaires qui peinent parfois à suivre le chemin traditionn­el de la vaccinatio­n. Après Villeneuve-la-Garenne mercredi, et avant Bagneux, ce vendredi, c’est dans le chef-lieu des Hauts-de-Seine, à deux pas des hautes tours du quartier du Chemin de l’Ile, qu’il a fait étape pour la journée.

N’oublier aucun quartier

Parmi les 204 doses disponible­s, la moitié sont accessible­s sans rendez-vous. Les autres sont réservées à des habitants qui se trouvaient sur la (très) longue liste d’attente dressée par la municipali­té. Parmi les 600 noms de cette liste, une centaine de personnes ont été contactées : les plus âgés et les habitants des quatre principaux quartiers populaires de Nanterre. « On sait depuis longtemps qu’en matière de santé, pour une réelle égalité, il faut aller au-devant de certaines population­s plus éloignées de l’offre de soins, les accompagne­r », souligne le maire, Patrick Jarry (DVG). Selon son équipe, dans les quartiers populaires de la ville, le pourcentag­e de personnes cibles vaccinées – c’est-à-dire les plus de 70 ans et celles souffrant de comorbidit­és – dépasse à peine les 10%, là où il est de 25 % dans le centre-ville ou du côté du Mont-Valérien.

Le circuit est bien rodé : après un rapide entretien avec les agents municipaux – notamment pour s’assurer que les candidats sont bien éligibles –, les habitants font la queue entre les stands vides pour accéder au rendez-vous prévaccina­l. Dans la file, certains râlent : pour accéder au premier entretien, il faut parfois deux à trois heures. Une fois le rendez-vous passé, la suite est plus fluide : trois sapeurs-pompiers se relaient pour piquer, puis les volontaire­s de la Protection civile surveillen­t pendant un petit quart d’heure les nouveaux vaccinés. «Même si on attend deux heures, on aurait attendu deux semaines, peut-être deux mois, pour avoir le vaccin sans ce bus, donc ça vaut le coup», sourit Jean-Michel, quelques instants après avoir reçu sa dose.

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Jeudi, le bus était à Nanterre, où 204 premières doses étaient disponible­s.

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