Isuzu D-Max Crew 1,9 auto.
Pick-up pure souche
Visuellement très proche de la génération précédente, le dernier D-Max cache son plus gros changement sous le capot. En effet, son turbodiesel s’inscrit dans l’actualité en affichant une petite cylindrée sans pour autant faire l’impasse sur la performance. Revendiquant toujours plus de 160 ch, ce 1,9 l common rail peut s’enorgueillir de voir ses consommations normalisées baisser et, de concert, ses émissions de CO2. Bien sûr, les véhicules utilitaires, et donc les pick-up, étant encore dans l’Hexagone dispensés de malus, l’intérêt s’en trouve amoindri. Mais, sans pouvoir présager de quoi sera fait l’avenir sur ce sujet, mieux vaut anticiper en se plaçant dans « le sens du vent ». Seul bémol sur le papier, sa valeur de couple, sans être ridicule, souffre un peu dans l’affaire. Un point qui tient cependant particulièrement à coeur aux utilisateurs de pick-up et pour cause, puisqu’il s’agit avant tout d’un 4x4 à usage professionnel destiné à supporter et/ou tracter de lourdes charges. Notre séance de mesures traduit d’ailleurs dans ses résultats cette légère baisse de souffle. Moins vigoureux que ces prédéces- seurs, ce 4 cylindres suralimenté se place globalement un cran en dessous en termes de performances. En manque de rodage, avec seulement 1 000 km au compteur, notre exemplaire demande sûrement à se libérer
mais son association avec une boîte automatique d’un autre âge ne joue pas non plus en sa faveur. Car ses six rapports ne peuvent masquer une gestion « à l’ancienne » qui souffre d’un patinage excessif et se passe de toute adaptativité, en allant jusqu’à monter un rapport au lever de pied quand, au contraire, un rétrogradage s’impose.
Basique de préférence
Mieux vaut donc privilégier une boîte manuelle plus convaincante et sobre à l’usage. Un constat qui s’applique également à propos des finitions, tant cet Isuzu à du mal à soutenir la comparaison avec une concurrence désormais autrement mieux dotée et finie en haut de gamme. En l’absence d’un volant réglable également en profondeur, de clignotants à impulsion, d’une position « auto » pour l’allumage des phares ou d’un détecteur de pluie, l’équipement souffre indiscutablement de quelques lacunes. Et que dire d’un système d’ouverture et de verrouillage sans clé ne fonctionnant que du côté conducteur ! La belle sellerie cuir de ce Supernova ne pouvant pas faire oublier l’aspect peu valorisant des autres matériaux utilisés dans l’habitacle, il apparaît comme une évidence que le D-Max se présente sous son meilleur jour quand on voit en lui un authentique pick-up, un pur et dur. Sa rusticité devient alors un avantage, sa suspension très ferme à vide s’assouplissant avec la charge ou permettant de tracter jusqu’à 3,5 t en toute sérénité. De même les « pros » sont habitués aux moteurs à la sonorité trop présente et, parce que simplicité rime souvent avec fiabilité, ils se satisfont d’une transmission 4x2/4x4 sans différentiel central, donc seulement en propulsion sur l’asphalte. Car ce qui leur importe, c’est surtout qu’une gamme courte vienne à la rescousse en cas de difficultés. Pour ne rien gâcher, cette version Crew propose une habitabilité suffisante, l’accueillante banquette arrière permettant d’y placer trois « beaux gaillards » pas trop à l’étroit.
Pour s’apprécier à sa juste mesure, le D-Max n’a besoin que de l’essentiel. Le superflu, mieux vaut le laisser à certains concurrents plus doués en la matière. Pour sa part, c’est dans la difficulté qu’il donne le meilleur de lui-même. Pick-up jusqu’au bout des ongles, il séduit ceux qui ont véritablement besoin d’un tel 4x4, le nouveau « petit » turbodiesel faisant alors tout à fait l’affaire, et à bon prix.