Transfert de technologie
Profitant de la bienveillance de sa marque soeur Land Rover, l’arrivée de Jaguar dans le monde du tout-terrain ne passe vraiment pas inaperçue.
Affichant un type bien à lui, le F-Pace reprend les codes stylistiques de la maison pour s’offrir une esthétique racée. Ce qui frappe d’entrée chez ce Jaguar, ce sont ses 213 mm de garde au sol, une valeur bien supérieure au standard de la catégorie. Un premier signe évident de collaboration au sein du groupe, à l’image d’un choix d’organes dans laquelle on trouve le 20d, qui constitue une motorisation d’entrée de gamme développant tout de même 180 ch et accouplée à une boîte 6 manuelle, ou automatique à huit rapports. Bien qu’un peu bruyant lorsqu’on le sollicite, ce « petit » turbodiesel se montre à la hauteur de la tâche, d’autant que le F-Pace, en faisant largement appel à l’aluminium dans sa construction, n’affole pas l’aiguille de la balance. De quoi diminuer également l’élévation du centre de gravité de ce Jaguar plutôt « haut sur pattes », dont le comportement ne peut, de ce fait, afficher la rigueur de ses concurrents les plus sportifs. Dommage, car avec le 30d, un V6 TD de 300 ch, la performance est alors bien au rendezvous. En adoptant une transmission intégrale privilégiant la propulsion, le F-Pace donne pourtant le ton, mais impossible de s’affranchir des lois de la physique, même sur la position Dynamic proposée par le sélecteur de mode de conduite. Mieux vaut donc rester en Normal pour profiter d’une tenue de route sûre et équilibrée dans la meilleure configuration de confort en termes d’amortissement. Doté d’une belle habitabilité et d’un coffre volumineux, ce Jaguar se montre des plus accueillants. Cependant, on espérait une ambiance plus conforme à l’image du luxe « à l’anglaise ».
Paré pour l’aventure
Un soin tout particulier a été porté aux aptitudes du F-Pace en dehors des sentiers battus. En effet, si l’on ne doutait pas que les spécialistes de la marque soeur jetteraient un coup d’oeil sur le projet, nous étions loin d’imaginer qu’il lui serait réservé la primeur d’une nouvelle technologie conçue pour le tout-terrain. C’est pourtant bien le cas avec l’ASPC qui, au travers de la gestion de plusieurs paramètres – et pas seulement de l’accélérateur –, se substitue au conducteur pour démarrer sur surfaces glissantes et maintenir une allure de progression définie... à l’image de ce que fait un HDC, le contrôle de vitesse en descente inventé par Land Rover. La boucle est donc bouclée puisque, désormais, dans toutes les phases de conduite hors piste on se concentre uniquement sur son volant. Mais tout cela a un prix, surtout chez Jaguar qui fait cher payer le statut exclusif de la marque.Trop onéreux et dépourvu d’une suspension pneumatique qui lui ferait le plus grand bien, le F-Pace perd malheureusement ainsi ses chances de l’emporter.