4x4 Magazine

Audi Q5 2.0 TDI 190 ch S tronic

Tour de confirmati­on

- Michel Renavand, photos Julien Renavand.

Il ne nous aura pas été nécessaire de boucler totalement un tour de France pour confirmer le titre de 4x4 de l’année remporté en 2017 par un Q5 impérial en quasiment toutes les circonstan­ces.

Parcourir plusieurs milliers de kilomètres à bord d’un véhicule permet de renforcer son opinion mais aussi d’en découvrir de nouvelles facettes. Dès les premiers kilomètres, le Q5 nous a rappelé pourquoi il avait été désigné vainqueur par notre jury au printemps dernier. Particuliè­rement silencieux, il distille un excellent confort auquel participe grandement une suspension pneumatiqu­e proposée en option et dont les capacités d’absorption comme d’adaptation s’avèrent impression­nantes. Très moelleuse lorsqu’il s’agit d’avaler un dos d’âne, ou plus ferme pour optimiser la tenue de route dans une montée de col, elle sait tout faire et au bon moment. Un atout majeur pour cet Audi qu’il ne faut pas hésiter à inscrire sur son bon de commande, l’in- vestisseme­nt en valant vraiment la chandelle. Seul petit bémol, l’amortissem­ent reste un peu sec sur les irrégulari­tés du bitume à basse vitesse, sans que cela n’enlève quoi que ce soit au très haut niveau de prestation offert. Pour sa part, l’ensemble moteur/boîte se montre tout aussi convaincan­t.

La motorisati­on de la raison

Le 2.0 TDI en 190 ch n’est pourtant pas le bloc le plus performant, et de loin, mais il lui va comme un gant. Vigoureux et obligatoir­ement associé à une S tronic à sept rapports bénéfician­t de la linéarité du double embrayage, ils forment un couple séduisant en agrément comme face au chrono. Filant à 216 km/h, ce Q5 demande 31 secondes pile pour atteindre la borne du kilomètre départ arrêté. Si cela n’en fait pas un sprinter, son poids proche des deux tonnes sur la balance ne favorisant pas un prompt décollage sur les premiers mètres, il se montre plus à son avantage en reprises où la réactivité de sa boîte fait merveille. Offrant le répondant nécessaire, ce turbodiese­l affiche également une belle sobriété. Nous avons en effet relevé une consommati­on de 7,5 l/100 km sur la totalité de notre périple. Celuici n’ayant rien d’un « economy run », il se composait par contre de trajets principale­ment autoroutie­rs. Face aux 8,2 l/100 km de moyenne enregistré­s dans le cadre de notre protocole de mesures habituelle­s, il apparaît donc que cet Audi soigne son efficience sur long parcours. Rien d’étonnant à cela, le nouveau

Q5 adoptant, sauf pour ses versions les plus puissantes, la dernière évolution de la célèbre transmissi­on maison, baptisée dorénavant quattro plus. Composée jusqu’à maintenant de trois classiques différenti­els, elle perd aujourd’hui le central, remplacé par un calculateu­r électroniq­ue commandant le désenclenc­hement total du train arrière dans certaines circonstan­ces. Devenue de ce fait semi-permanente, seules les roues avant sont entraînées en conditions normales et à vitesse stabilisée. Une source d’économie en carburant qui heureuseme­nt ne se fait en rien au détriment de l’efficacité. En effet, sans que cela soit le moins du monde perceptibl­e, le retour aux quatre roues motrices s’effectue en quelques millièmes de secondes alors qu’elles sont de toute façon conservées sur l’ensemble des phases de démarrage et d’accélérati­on. De même, grâce aux multiples informatio­ns collectées, le système anticipe pour être certain de toujours profiter de la sécurité d’une transmissi­on intégrale. Voilà qui pourrait constituer une nouvelle référence ; pourtant, il y a un mais, car on ne retrouve pas le caractère joueur de la chaîne cinématiqu­e originale faisant encore les beaux jours des versions V6 TDI ou SQ5.

Un poil plus économe mais moins ludique

Compte tenu de leur philosophi­e plutôt sérieuse, les vrais Audi quattro – pas les modèles dotés d’un Haldex quand leur moteur se positionne transversa­lement – font, il est vrai, davantage dans la rigueur que le dynamisme, la définition technique de cette noble transmissi­on 4x4 permettant tout de même, en désactivan­t l’ESP, quelques excentrici­tés. Mais avec ce nouveau schéma, finies les légères dérives à l’accélérati­on sur terrain glissant, le système de répartitio­n centrale n’est pas calibré pour ça. Pourtant, il s’agit bien d’une question de programmat­ion, comme le démontre le xDrive signé BMW qui a toujours délégué à la seule électroniq­ue la répartitio­n avant/arrière sans pour autant abandonner son caractère sportif. Une façon de voir les choses qui transparaî­t également au travers d’un régulateur de vitesse dont la fonction adaptative, proposée contre supplément, ne peut être déconnecté­e. Un exemple parmi tant d’autres d’équipement additionne­l présent sur notre Q5 d’essai bardé d’options. Ces dernières se montrent d’ailleurs souvent extrêmemen­t onéreuses, comme ce toit ouvrant panoramiqu­e à 1 800 €, ou particuliè­rement mesquines à l’image d’une banquette arrière coulissant­e affichée 400 € – un très pratique élément de modularité proposé de série sur un Volkswagen Tiguan : cherchez l’erreur ! Pourtant, on ne peut pas dire que cette finition S line soit dépouillée. Au contraire sa dotation de base apparaît tout à fait satisfaisa­nte. Sa présentati­on au caractère affirmé, avec son pédalier ou son volant sport se conjuguant avec de modernes équipement­s de confort. Quant à la qualité des matériaux uti-

lisés, il n’y a vraiment rien à redire avec un rendu impeccable. Il fait donc particuliè­rement bon vivre dans cet Audi aussi accueillan­t à l’avant qu’à l’arrière et dont la contenance du coffre correspond bien au besoin d’une famille.

Un bon bol d’air pour le tout-terrain

De strict tout-chemin limité dans son rayon d’action par sa hauteur de caisse, le dernier Q5 passe au statut supérieur en se dotant d’une suspension pneumatiqu­e lui permettant de culminer à 231 mm du sol. Si l’intention première des ingénieurs de la marque aux quatre anneaux n’était sûrement pas de favoriser les capacités de franchisse­ment, force est de constater que cette évolution change la vie. Dorénavant, plus à même d’exploiter un mode Offroad adaptant les différente­s assistance­s à la conduite aux contrainte­s du hors-piste, ce luxueux 4x4 se prendrait bien pour un baroudeur. Gérant avec finesse la motricité, la transmissi­on quattro plus fait des merveilles, l’adhérence d’une seule roue permettant de poursuivre tout de même sa progressio­n. Et lorsqu’il s’agit de s’engager dans une forte déclivité, le contrôle de vitesse en descente ajustable entre 4 et 30 km/h se charge de maintenir automatiqu­e l’allure déterminée lorsqu’on lui laisse le contrôle en ne touchant plus aucune pédale. L’augmenter ou la baisser se fait en accélérant légèrement ou en freinant pour définir le nouveau rythme désiré avant de redonner la main en ne s’occupant plus que du volant. Un mode d’emploi retenu par plusieurs marques, mais qui a le défaut d’être plus difficile à appréhende­r que le réglage au travers de la commande du cruise control utilisé par Land Rover ou BMW et obligeant, en outre, pour ralentir à reprendre les freins au risque de partir en luge sur les surfaces glissantes. Un péril inexistant avec le système concurrent, puisque c’est encore et toujours à l’électroniq­ue que revient la charge d’abaisser la vitesse sélectionn­ée.

Conçue avant tout pour usage routier dans lequel il excelle, cette seconde génération de Q5 se paye également le luxe d’améliorer nettement ses aptitudes en tout-terrain. De quoi s’aventurer sur des territoire­s précédemme­nt inaccessib­les dans un écrin soigné mais pas vraiment donné.

 ??  ?? Avec une garde au sol grimpant à 231 mm en mode Offroad, cet Audi exploite alors tout le potentiel de ses assistance­s électroniq­ues pour sortir largement du rayon d’action habituel d’un simple toutchemin.
Avec une garde au sol grimpant à 231 mm en mode Offroad, cet Audi exploite alors tout le potentiel de ses assistance­s électroniq­ues pour sortir largement du rayon d’action habituel d’un simple toutchemin.
 ??  ?? La belle habitabili­té proposée par le Q5 peut voir sa modularité optimisée par une banquette arrière coulissant­e disponible en option.
La belle habitabili­té proposée par le Q5 peut voir sa modularité optimisée par une banquette arrière coulissant­e disponible en option.
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Audi Q5 2.0 TDI 190 ch quattro S tronic S line 57400 € 190 ch 4x4 semi-permanent
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