Range Rover Sport P400e
Pour survivre, un constructeur comme Land Rover se doit de proposer désormais des motorisations « vertes ». Une alchimie compliquée pour ne pas compromettre l’ADN de la marque, mais parfaitement maitrisée avec le P400e.
Passer au vert
Souvenez-vous, nous avons déjà connu un Range Rover hybride. Déclinaison de la génération précédente, il combinait un V6 turbodiesel avec un petit moteur électrique n’offrant qu’un ou deux kilomètres d’autonomie à faible allure avec zéro émission.Autre temps, autres moeurs, le P400e passe à l’essence et propose un rayon d’action en mode EV n’ayant plus rien de symbolique. En effet, sa batterie lithium-ion de 13,1 kWh positionnée sous un plancher de coffre surélevé pour l’occasion de 5 cm autorise une trentaine de kilomètres en ville sans émission avec une conduite « normale ». Si Land Rover annonce jusqu’à 51 km, nous avons pour notre part également parcouru à 50km/h sur l’anneau de Montlhéry 39 km. Des mesures confirmant en tous les cas qu’il s’avère tout à fait possible de rouler « propre » avec un P400e au quotidien pour une majorité d’automobilistes dont le kilométrage journalier reste faible et principalement urbain. Mais cette énergie supplémentaire s’associe aux 300 ch du 2 l Ingenium pour bonifier aussi les chronos comme la consommation. Ainsi, cette dernière s’affiche en moyenne à 10,51 l/100 km tant qu’on a de la batterie et 11,2 l en « simple » hybride, des chiffres flatteurs pour un 4x4 essence approchant les 2,7 t en ordre de marche. Un beau résultat qu’il est possible d’améliorer sur long parcours, la destination finale enregistrée par la navigation étant prise en compte pour utiliser aux moments les plus opportuns la puissance électrique.
Aussi performant que baroudeur
Plus enthousiasmant encore sont les chronos réalisés dans la sonorité rauque et sympathique des échappements, les 404 ch revendiqués au cumulé permettant de descendre largement sous les 28’’ sur un 1 000 m départ arrêté ou de passer d’un coup de kick down de 80 à 120 km/h en 5’’ pile. Ça déménage, d’autant que l’excellente suspension pneumatique assistée du non moins convaincant Terrain Response permettent de prolonger le plaisir quel que soit le profil de la route. Bien évidemment, un tel gabarit préfère les grands espaces
mais reste également convaincant sur une route tortueuse. Cela il le doit à une électronique capable d’affermir la suspension à bon escient et à une adaptativité des aides à la conduite gérée automatiquement. Bien sûr, il reste possible de sélectionner volontairement un mode de conduite en tournant la molette placée sur la console centrale. Il en existe même deux nouveaux, Confort et Dynamic. Le premier assouplit les lois d’amortissement pour offrir un maximum de moelleux, à la différence du second qui au contraire maximise le comportement. Ce Range Rover Sport n’en oublie pas pour autant ses origines en conservant tous les atouts indispensa- bles pour exceller en franchissement. Ainsi, sa suspension réglable en hauteur lui permet de bénéficier jusqu’à près de 28 cm de garde au sol et une gamme courte est bien au rendez-vous. D’ailleurs, elle est compatible avec le mode EV. Pour le plus grand bien de l’efficacité, la propulsion électrique qui délivre la totalité de son couple instantanément optimise la motricité à basse vitesse. Une dotation tout-terrain particulièrement complète, au sein de laquelle on trouve aussi l’incontournable HDC, donne aussi un avant-goût de la générosité des équipements accumulés par ce très haut de gamme. En effet, opter pour un Autobiography assure de disposer d’origine de jantes alliage en 21’’, du toit couleur contrastée, noire en l’occurrence, de la totalité des sièges chauffants et même ventilés à l’avant, ou d’une console centrale réfrigérée. Bien évidemment, la finition intérieure impressionne par la qualité et le luxe des matériaux utilisés. Reste que tout cela a un prix et que dans ce domaine le P400e ne fait vraiment pas de cadeau.
Land Rover propose une hybridation réussie qui concilie les exigences actuelles du marché automobile mondial et les traditions de la marque, les aptitudes TT ne souffrant pas, au contraire, de la propulsion électrique.