Mercedes Classe X
L’arrivée de la marque à l’étoile sur le segment du pick-up est un événement. Si les versions 4 cylindres font le job, le V6 TD et sa transmission permanente font du Classe X un vrai Mercedes.
Malgré sa légitimité pour proposer un pick-up de luxe, Mercedes a conclu un accord avec Nissan pour concevoir le Classe X à partir d’un Navara au côté duquel il sera également produit à Barcelone. Rien d’inhabituel sur un segment où les clones sont, depuis toujours, légion. Néanmoins, Mercedes se devait de ne pas limiter les changements à quelques éléments de carrosserie sur l’unique version double cabine proposée. C’est donc en profondeur que cette base a été revue, même si ses grandes lignes sont bien évidemment conservées. Dans un premier temps, on retrouve la définition mécanique commune avec un 2,3 l turbodiesel affichant 163 ch ou 190 ch en double suralimentation. La boîte 6 manuelle qui s’y accouple peut faire place à sept rapports automatiques, et la transmission reste dans tous les cas une traditionnelle 4x2/4x4 sans différentiel central avec réducteur. Parfaitement adapté à une utilisation tout-terrain, ce schéma se complète d’un blocage arrière et d’un contrôle de vitesse en descente à allure fixe. Une configuration satisfaisante, mais pas au niveau d’un ensemble 100 % Mercedes constitué du V6 3 l common rail de 258 ch accouplé à une bien plus moderne boîte auto 7G-Tronic, mais sur- tout passant enfin à la transmission intégrale permanente sans pour autant devoir se priver des courtes. Une configuration qui place le Classe X dans une autre dimension, à l’unisson des efforts faits à bord. Car si l’on doit aussi louer l’adoption d’un design extérieur réussi, force est de reconnaître que le plus gros travail a été effectué dans l’habitacle. Les pick-up étant jusqu’à présent les indiscutables parents pauvres de la production automobile mondiale en termes de finition, la tâche apparaît ardue. En haut de gamme, le résultat s’avère pourtant saisissant, l’emploi à profusion des plus nobles matériaux offrant un excellent rendu. Hélas, reprendre une base existante engendre des contraintes techniques et de coûts, qui se traduisent par la réutilisation de commandes et interrupteurs d’aspect bien trop cheap ou la conservation d’une colonne de direction ne s’ajustant qu’en hauteur et pas en profondeur. Des détails qui auront un peu de mal à passer avec une marque habituée à l’excellence. Mercedes n’a pas oublié non plus que le Classe X s’adresse à une clientèle variée pour des usages très différents, en composant une gamme avec trois niveaux d’équipement à partir d’un peu plus de 38 000 €. De même, toute une gamme d’accessoires typiques de la catégorie a déjà été développée en interne afin de proposer une qualité de fabrication à la hauteur du logo. Les ingénieurs allemands ont fait un travail remarquable en termes de suspension, les modifications effectuées métamorphosant un comportement devenu bien plus rigoureux. Aucune surprise également en tout-terrain, la donne étant connue d’avance avec des aptitudes identiques à celles du Navara ou de l’Alaskan, à la différence près que les pneus M+S s’inscrivent ici en option.