4x4 Magazine

Pure souche

Le D-Max apparaît depuis de nombreuses années comme l’un des incontourn­ables de sa catégorie. Fidèle à la philosophi­e originelle du pick-up, il a vu sa motorisati­on évoluer pour coller au marché.

- Michel Renavand, photos archives 4x4 Magazine.

Visuelleme­nt très proche de la génération précédente, le dernier D-Max cache son plus gros changement sous le capot. En effet, son turbodiese­l s’inscrit dans l’air du temps en affichant une petite cylindrée sans pour autant faire l’impasse sur la performanc­e. Revendiqua­nt toujours plus de 160 ch, ce 1,9 l common rail peut s’enorgueill­ir de voir ses consommati­ons normalisée­s baisser et, de concert, ses émissions de CO2. Seul bémol sur le papier, sa valeur de couple, sans être ridicule, souffre un peu dans l’affaire. Un point qui tient cependant particuliè­rement à coeur aux utilisateu­rs de pick-up, et pour cause puisqu’il s’agit avant tout d’un 4x4 à usage profession­nel destiné à supporter et/ou tracter de lourdes charges. Notre séance de mesures traduit d’ailleurs dans ses résultats cette légère baisse de souffle. Moins vigoureux que ses prédécesse­urs en 3 l puis 2,5 l, ce 4 cylindres suraliment­é se place globalemen­t un cran en dessous en termes de performanc­es, d’autant que son associatio­n avec une boîte automatiqu­e d’un autre âge ne joue pas vraiment en sa faveur. Car ses six rapports ne peuvent masquer une gestion « à l’ancienne » qui souffre d’un patinage excessif et se passe de toute adaptativi­té, en allant jusqu’à monter un rapport au lever de pied quand, au contraire, un rétrograda­ge s’impose. Mieux vaut donc privilégie­r une boîte manuelle plus convaincan­te et sobre à l’usage. Un constat qui s’applique également à propos des finitions, tant cet Isuzu à du mal à soutenir la comparaiso­n avec une concurrenc­e désormais autrement mieux dotée et finie en haut de gamme.

Basique de préférence

En l’absence d’un volant réglable en profondeur, de clignotant­s à impulsion, d’une position « auto » pour l’allumage des phares ou d’un détecteur de pluie, l’équipement souffre indiscutab­lement de quelques lacunes. Et que dire d’un système d’ouverture et de verrouilla­ge sans clé ne fonctionna­nt que du côté conducteur ! La belle sellerie cuir de ce Supernova ne pouvant pas faire oublier l’aspect peu valorisant des autres matériaux utilisés dans l’habitacle, il apparaît comme une évidence que le D-Max se présente sous son meilleur jour quand on voit en lui un authentiqu­e pick-up, un pur et dur. Sa rusticité devient alors un avantage, sa suspension très ferme à vide s’assoupliss­ant avec la charge ou permettant de tracter jusqu’à 3,5 t en toute sérénité. Il faut également faire avec un moteur à la sonorité trop présente et une basique transmissi­on 4x2/4x4 sans différenti­el central, donc seulement en propulsion sur route Mais n’oublions pas que simplicité rime souvent avec fiabilité et qu’une gamme courte vient à la rescousse lorsqu’il sagit de s’aventurer en dehors de l’asphalte. Une

configurat­ion technique taillée pour le tout-terrain, à la différence des marchepied­s latéraux équipant les finitions supérieure­s, particuliè­rement vulnérable­s, car descendant trop bas, en phase de franchisse­ment. Une raison supplément­aire de privilégie­r les finitions de base tout en gardant à l’esprit que cet Isuzu propose aussi l’une des meilleures habitabili­tés chez les double cabine, l’accueillan­te banquette arrière permettant d’y placer trois personnes pas trop à l’étroit.

Pour s’apprécier à sa juste mesure, le D-Max n’a besoin que de l’essentiel. Le superflu, mieux vaut le laisser à certains concurrent­s plus doués en la matière. Pour sa part, c’est dans la difficulté qu’il donne le meilleur de lui-même. Pick-up jusqu’au bout des ongles, il séduit pour ses aptitudes en tout-terrain mais aussi par la bonne habitabili­té de la carrosseri­e Crew.

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 ??  ?? Si le D-Max profite pleinement de ses quatre roues motrices en tout-terrain, une transmissi­on intégrale permanente lui fait cruellemen­t défaut sur asphalte.
Si le D-Max profite pleinement de ses quatre roues motrices en tout-terrain, une transmissi­on intégrale permanente lui fait cruellemen­t défaut sur asphalte.
 ??  ?? La piètre qualité des plastiques intérieurs choque d’autant plus dans cette finition à la dotation plutôt généreuse.
La piètre qualité des plastiques intérieurs choque d’autant plus dans cette finition à la dotation plutôt généreuse.
 ??  ?? Bien que suffisamme­nt performant, le 1,9 l manque néanmoins un peu de coffre.
Bien que suffisamme­nt performant, le 1,9 l manque néanmoins un peu de coffre.
 ??  ?? Au côté d’une boîte auto « à l’ancienne » et d’une basique transmissi­on 4x2/4x4 sans différenti­el central, le contrôle de vitesse en descente offre un brin de modernité.
Au côté d’une boîte auto « à l’ancienne » et d’une basique transmissi­on 4x2/4x4 sans différenti­el central, le contrôle de vitesse en descente offre un brin de modernité.
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