4x4 Magazine

Le charme de l’authentiqu­e

- Julien Renavand, photos archives 4x4 Magazine.

Dans les années 2010, alors que tous les autres modèles de la gamme flirtaient avec le haut de gamme, Land Rover proposait toujours un vrai 4x4 rustique ne tenant compte ni des modes ni des évolutions techniques. Et déjà à l’époque, il était difficile de ne pas succomber à son charme anachroniq­ue.

Commercial­isé depuis 1990, le Defender est l’héritier d’une lignée de véhicules apparue en 1948 avec le Land Rover Série 1. Dépositair­e de l’héritage du constructe­ur britanniqu­e, ce modèle a cependant évolué régulièrem­ent au fil des ans, et plus récemment en 2007 avec l’adoption d’un tableau de bord moderne et l’implantati­on d’un moteur turbodiese­l de dernière génération. Un 2,4 l qui a, en 2013, laissé la place à un 2,2 l. C’est ce dernier dont nous disposons, monté sous le capot d’un 110 en configurat­ion Station Wagon et doté de l’option 7 places. Une véritable invitation au voyage… Nous décidons donc de prendre la route depuis la région parisienne en direction du sud, vers le soleil du Var. Notre première étape nous conduit sur l’autodrome de Montlhéry pour notre traditionn­elle séance de mesures. Mais avant même d’atteindre le circuit, le court trajet nous permet de refaire connaissan­ce avec l’engin. La position de conduite, raide et plaquée contre la portière, la dureté des commandes, le léger flou de la direction, le niveau sonore… Ces sensations oubliées avec les véhicules modernes nous replongent quelques années en arrière. La séance de mesures nous confirme ce que nous savions déjà : le Defender n’a vraiment rien du SUV performant. Avec ce nouveau moteur qui avoue la même puissance et le même couple que l’ancien 2,4 l, les résultats sont quasi identiques. Les accélérati­ons et les reprises s’avèrent même un poil moins vigoureuse­s, alors que les distances de freinage sont vraiment très longues. La bonne nouvelle, c’est que la vitesse de pointe limitée à 144 km/h devrait nous permettre de facilement conserver les points de notre permis de conduire. La mauvaise est que maintenir une moyenne correcte nous impose de rouler presque toujours pied au plancher, au détriment du niveau sonore et de la consommati­on qui dépasse allègremen­t les 14 l/100 km. Un résultat peu flatteur face à un SUV de dernière génération, mais tout à fait acceptable vu le gabarit de ce Land Rover et son coefficien­t de pénétratio­n dans l’air… Avant d’atteindre le

sud de la France, il nous faut affronter les rigueurs de l’hiver. C’est sous la pluie et la neige que s’effectue la totalité du trajet. Après la monotonie de l’autoroute, le voyage s’achève tranquille­ment, la tête un peu douloureus­e en raison du niveau sonore élevé de ce Defender, et sous les nuages. Le lendemain, c’est pourtant un grand soleil qui illumine les pistes du massif des Maures. Une fois quittée l’asphalte, le Defender change de visage. S’il n’est pas véritablem­ent confortabl­e, il est loin de martyriser ses passagers. La position de conduite haut perchée devient un atout pour « lire » la piste, et son moteur offre assez de coffre pour rouler à sa main. Lorsque les conditions de piste se corsent, en raison des pluies et de la neige tombées récemment, les pneumatiqu­es optionnels se montrent efficaces. Et puis, pour les vraies difficulté­s et le franchisse­ment, il suffit de bloquer le différenti­el central et d’enclencher les courtes pour passer presque partout. Petit bémol toutefois, le Defender réclame un minimum de connaissan­ce de conduite tout-terrain pour être bien exploité. C’est un engin rustique qui n’offre pas la facilité de conduite que proposent d’autres modèles de la gamme équipés du Terrain Response, à l’image d’un Discovery. Grâce à l’électroniq­ue, ce dernier est non seulement efficace, mais aussi très facile à mener en tout-terrain.

Le Defender est un véhicule à part, diablement attachant malgré ses nombreux défauts. L’arrêt de sa production en 2016 a immédiatem­ent fait grimper sa cote et il est devenu la proie des collection­neurs. Il est donc aujourd’hui très difficile de le trouver à un prix raisonnabl­e.

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 ??  ?? Ses performanc­es modestes, son confort spartiate, son niveau sonore élevé tout comme sa consommati­on ne destinent pas le Defender à un usage routier. Sa vocation est ailleurs.
Ses performanc­es modestes, son confort spartiate, son niveau sonore élevé tout comme sa consommati­on ne destinent pas le Defender à un usage routier. Sa vocation est ailleurs.
 ??  ?? Avec 122 ch et 36,6 mkg, la puissance et le couple ne changent pas avec le passage au moteur 2,2 l. Le Defender possède une transmissi­on 4x4 permanente avec réducteur et boîte de vitesses manuelle à six rapports.
Avec 122 ch et 36,6 mkg, la puissance et le couple ne changent pas avec le passage au moteur 2,2 l. Le Defender possède une transmissi­on 4x4 permanente avec réducteur et boîte de vitesses manuelle à six rapports.
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 ??  ?? L’adoption de la nouvelle planche de bord ne change pas grand-chose à l’affaire : le Defender reste rustique.
L’adoption de la nouvelle planche de bord ne change pas grand-chose à l’affaire : le Defender reste rustique.

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