) Innovation en douceur
Malgré l’adoption de ressorts helicoïdaux à l’arrière, le Navara double cabine présenté en 2016 reste un pick-up de facture classique auquel on peut reprocher de ne pas proposer une transmission intégrale.
Par la présentation de son habitacle avant et une partie de sa structure partagées avec le Pathfinder, le précédent Navara avait fait l’effet d’une bombe lors de sa présentation. Pour produire un impact comparable, son successeur se devait de révolutionner à nouveau la catégorie. Mais, en affichant comme principale innovation technique l’apparition de ressorts hélicoïdaux sur le train arrière qui demeure rigide du seul Double-Cab, un schéma déjà utilisé par Land Rover sur le Defender dont il existe plusieurs déclinaisons pick-up, il nous laisse immanquablement sur notre faim. N’en concluez pas pour autant que ce Nissan est dépourvu d’intérêt. Au contraire, il évolue sur de nombreux points, mais dans la droite lignée de son prédécesseur. Ainsi, un nouveau turbodiesel prend place sous le capot. Affichant 2,3 l de cylindrée, il existe en deux versions, simple ou double turbo, pour avouer respectivement 160 et 190 ch. Plus efficients mais aussi silencieux, ils marquent un vrai progrès sans pour autant modifier le niveau de performances. En s’installant à bord, on apprécie également
une présentation plus moderne et valorisante, associée à un niveau d’équipement bonifié avec l’introduction de nouvelles technologies comme les projecteurs à LED ou d’un ensemble de caméras proposant une vision à 360°. L’habitacle, quant à lui, se veut plus confortable, les sièges avant profitant d’une conception « dernier cri » alors que la banquette arrière, dont le dossier gagne 23° en inclinaison, se montre pour sa part, enfin accueillante. Ses occupants sont d’ailleurs aux premières loges pour profiter de l’arrivée de ressorts sur le train postérieur. Car, s’ils restent fermes pour accepter les lourdes charges, ils font aussi preuve de plus de progressivité, atténuant ainsi les tressautements typiques aux suspensions à lames. Le gain en agrément reste cependant limité, l’amortissement n’ayant vraiment rien de moelleux, le Navara demeurant avant tout un pickup. D’ailleurs, son côté utilitaire n’a pas été oublié puisqu’il peut désormais tracter des remorques atteignant les 3,5 t. De même, on retrouve avec plaisir dans une benne de bonnes dimensions les rails sur lesquels coulissent de solides crochets d‘arrimage.
Toujours pas intégral permanent
Un ensemble séduisant qui souffre cependant du conservatisme affiché côté transmission. En effet, 4x2/4x4 sans différentiel central, le Navara roule sur l’asphalte en propulsion quand une partie de la concurrence profite en permanence, et depuis quelque temps déjà, de l’efficacité comme de la sécurité inhérentes aux quatre roues motrices. De même, on s’étonne de retrouver une boîte automatique à la gestion aussi peu réactive, chaque changement de rapport engendrant aussi beaucoup trop de glissement du convertisseur. En utilisation tout-terrain, cette configuration de transmission n’est pas le moins du monde pénalisante, le conducteur bénéficiant également de l’apport du contrôle de vitesse en descente, fixé sur le Navara à 7 km/h en longue et 4 km/h en courte. De quoi offrir plus de sécurité, tout particulièrement sur les surfaces les plus glissantes. En revanche, si le blocage de différentiel arrière est disponible, c’est uniquement en option.
S’il ne manque pas d’atouts, le dernier Navara rate néanmoins le coche en ne devenant pas 4x4 permanent, au minimum sur ses finitions supérieures aux accents plus loisirs qu’utilitaires.