Franchisseur de poche
Remplacé l’an passé, le Jimny avait déjà une longue carrière de près de vingt ans derrière lui. Si vous cherchez un vrai 4x4 de franchissement dans un gabarit de poche sans trop dépenser, c’est un Jimny qu’il vous faut !
On l’a dit et répété, le nombre des vrais 4x4 franchisseurs s’est réduit comme peau de chagrin ces dernières années. Désormais, seules quelques marques entretiennent la flamme, avec des véhicules dont les prix de vente représentent un réel obstacle pour de nombreux passionnés. Avec la disparition de la Lada Niva, il ne reste plus que le petit Jimny pour offrir de véritables capacités 4x4 à un tarif accessible. Doté d’un châssis séparé, de ponts rigides à l’avant et à l’arrière, il propose des solutions techniques pour le moins dépassées, mais qui font toujours le bonheur des passionnés. En effet, c’est ce que l’on retrouve sous sa carrosserie de gros jouet, la fiche technique faisant également état de la présence d’une boîte de transfert avec gamme courte. A cela s’ajoute un petit quatre cylindres essence de 1.3 l développant 85 ch et une boîte de vitesses à cinq rapports. Seules concessions à la modernité, le conducteur profite de la sécurité offerte par un ABS et surtout un contrôle de stabilité électronique. Un garde-fou qui, nous allons le voir, n’a vraiment rien de superflu. Esthétiquement donc, le Jimny met en avant son appartenance à la noblesse du tout-terrain en arborant fièrement des lignes carrées, des barres de toit et une roue de secours placée sur la porte arrière,
Un joujou extra
On retrouve cette appartenance au segment du 4x4 dans un habitacle à la planche de bord très verticale et d’aspect robuste. Si sa présentation s’avère un peu austère, son ergonomie est heureusement très correcte. Le peu d’équipement et donc le faible nombre de commandes simplifie la vie du conducteur. Le gabarit de l’engin limite forcément l’habitabilité, et seulement quatre personnes peuvent prendre place à bord, les passagers arrière devant se contorsionner en passant par la portière avant. Les occupants des places arrière sont cependant assez bien traités et profitent de dossiers dont l’inclinaison est réglable ainsi que de porte-gobelet. En revanche, le coffre avec sa capacité de 113 litres est ridiculement petit... Sur la route, la conception très « classique » du Jimny se ressent. Le comportement ne se montre ni très précis ni rassurant, et le confort pâtit de la sécheresse des suspensions. Assurément, même s’il est possible de voyager loin avec ce Suzuki, cela ne se fera pas en toute sérénité, ni dans le silence. Et puis, avec une motorisation développant 85 ch, les performances sont forcément limitées. La
vitesse de pointe culmine à un peu plus de 150 km/h, ce qui est suffisant même sur autoroute. Les accélérations et les reprises n’ont en revanche rien de foudroyant, le 1 000 m départ arrêté étant parcouru en 36’’ et le passage de 80 à 120 km/h en 16’’5 sur le quatrième rapport. Des performances modestes mais bien en adéquation avec le comportement routier décrit plus haut.A ce propos, le contrôle de stabilité s’avère utile, notamment quand les conditions climatiques rendent la route glissante. Certes, il est déconnectable, mais il reprend rapidement et automatiquement la main, preuve que les ingénieurs maison le considèrent comme un indispensable garde-fou. D’ailleurs, à l’époque où le Jimny n’en disposait pas, le passage en position quatre roues motrices était plus que chaudement recommandé. De même, le freinage peut se montrer délicat. Si l’ABS est le bienvenu, les longues distances de freinage enregistrées lors de nos mesures sur circuit imposent une réelle vigilance et de l’anticipation. Mais ce n’est pas sur route que le Jimny s’apprécie le plus. C’est en effet en tout-terrain qu’il donne le meilleur de lui-même. Et il faut le reconnaître, c’est un vrai plaisir de partir à l’aventure à son volant. Ses dimensions, sa garde au sol et sa gamme courte garantissent une belle efficacité, et on retrouve la joie de la vraie conduite tout-terrain sans assistance électronique. Les pneus M+S sont également une aide précieuse pour le conducteur qui doit tout gérer luimême, anticiper les bonnes trajectoires en franchissement et doser accélérateur et frein. Une conduite old school distillant un plaisir sans pareil pour les fanatiques du tout-terrain.
Le petit Jimny n’est pas sans défaut. Logique pour un véhicule affichant près d’une vingtaine d’années. En revanche, il reste un jouet fabuleux pour qui cherche un engin véritablement passe-partout, aussi bien en ville que sur une zone de franchissement, et financièrement accessible.