Toyota Hilux Double Cabine 2,4L D-4D Lounge BA Choix de raison
On le choisit d’abord pour une réputation de fiabilité sans faille faisant l’unanimité. Sans jamais affoler les chronos, le Toyota Hilux c’est avant tout du sérieux, sans fioriture, à l’image d’un habitacle qui se démarque aussi par sa qualité de fabrication.
Toyota, qui revendique le plus grand nombre de pick-up « une tonne » circulant à travers le monde, peut s’appuyer sur l’image iconique de son Hilux. Esthétiquement modernisé, ce dernier a fini par se plier à la mode du downsizing mais en perdant plusieurs dizaines de chevaux face à son prédécesseur, pour n’en avouer désormais que cent cinquante. Un passage sur la balance nous indiquant également une prise de poids loin d’être anodine, et voilà cette énième génération bien mal partie quand il s’agit d’affronter le verdict du chronomètre : ce Hilux se positionne sur ce point en cancre de la catégorie. Mais si le D-4D peut être montré du doigt, la boîte automatique qui s’y accouple porte également sa part de responsabilité. En effet, malgré ses six vitesses laissant espérer une bonne dose de modernité, il faut encore se faire une raison : sa gestion apparaît d’un autre âge en générant beaucoup de patinage du convertisseur et une absence cruelle de réactivité. En manque de vigueur, il aurait pu espérer redorer son blason côté consommation. Malheureusement, sa moyenne se situe encore bien au-dessus des 10 l/100 km malgré des performances en berne. Chez Toyota, on se refuse toujours à faire du Hilux autre chose qu’un basique 4x2/4x4 sans différentiel central. Résultat, on reste dans l’obligation de rouler sur asphalte en propulsion. Si l’arrivée de l’ESP a clairement modifié la donne en calmant les dérives intempestives du train arrière, il n’empêche que le déficit en matière de motricité reste criant, l’adhérence d’un pont rigide suspendu par des lames restant toute relative, tout comme le confort que ces dernières distillent, pas vraiment aidé par un amortissement assez ferme.
Un habitacle plus accueillant
Les ingénieurs japonais se sont sérieusement penchés sur l’intérieur de ce double cabine, le traitement des places arrière n’ayant plus rien à envier à une classique familiale. Fini les dossiers pas assez inclinés ou un espace aux jambes trop exigu : on s’installe désormais à son aise sur une banquette proposant un appui-tête ou une ceinture à enrouleur par personne et disposant d’un accoudoir central. Cette bonne habitabilité permet à chacun de profiter comme il se doit de la richesse d’un équipement comprenant de série, sur ce haut de gamme, une climatisation autorégulée, la sellerie cuir ou une installation audio de qualité. Le conducteur trouve aussi matière à se réjouir, sa quête d’une position de conduite adéquate passant par les réglages électriques de son siège ou une colonne de direction ajustable en hauteur comme en profondeur. Dans une catégorie souvent décriée pour son niveau de présenta
tion intérieure peu flatteur, ce Toyota marque de gros points. Remarquable sur plusieurs éléments, comme le démontrent son combiné d’instruments ou un écran central élégamment rapporté, il se distingue aussi par une dotation très technologique, à l’image d’un ensemble d’assistances électroniques à la conduite déjà fort complet où l’avertisseur de franchissement de ligne se complète d’une reconnaissance des panneaux de signalisation et d’un système anticollision intégrant la présence des piétons. De même, l’installation multimédia propose une connexion internet donnant accès à plusieurs applications. On apprécie également la modularité offerte par la banquette arrière du Double Cabine dont l’assise 60/40 relevable par côté libère un espace de rangement supplémentaire et sécurisé.Très long, ce Hilux le doit à une benne qui conserve des dimensions intéressantes mais se contentant d’un aménagement bien sommaire sans éclairage et alimentation 12 V ou en proposant seulement quelques anneaux d’arrimage désespérément fixes. Un beau gabarit dont il faut tenir compte en franchissement avec un pick-up qui, comme de coutume sur ce segment de marché, possède nombre d’atouts en tout-terrain. Il se distingue même en bénéficiant d’origine d’un blocage de différentiel arrière et d’un contrôle de vitesse en descente que rejettent les puristes mais qui apporte beaucoup de sérénité aux moins expérimentés. Attention néanmoins à son rayon de braquage important qui peut lui jouer de bien mauvais tours, et pas seulement en dehors des sentiers battus !
L’assurance tout risque, ou presque, en matière de pick-up s’appelle Hilux. Une notoriété qui se paye sur le marché de l’ occasion au prix fort pour des prestations d’ensemble qui n’ont rien de particulièrement enthousiasmant.