4x4 Magazine

Toyota Hilux Double Cabine 2,4L D-4D Lounge BA Choix de raison

- Michel Renavand, photos archives 4x4 Magazine.

On le choisit d’abord pour une réputation de fiabilité sans faille faisant l’unanimité. Sans jamais affoler les chronos, le Toyota Hilux c’est avant tout du sérieux, sans fioriture, à l’image d’un habitacle qui se démarque aussi par sa qualité de fabricatio­n.

Toyota, qui revendique le plus grand nombre de pick-up « une tonne » circulant à travers le monde, peut s’appuyer sur l’image iconique de son Hilux. Esthétique­ment modernisé, ce dernier a fini par se plier à la mode du downsizing mais en perdant plusieurs dizaines de chevaux face à son prédécesse­ur, pour n’en avouer désormais que cent cinquante. Un passage sur la balance nous indiquant également une prise de poids loin d’être anodine, et voilà cette énième génération bien mal partie quand il s’agit d’affronter le verdict du chronomètr­e : ce Hilux se positionne sur ce point en cancre de la catégorie. Mais si le D-4D peut être montré du doigt, la boîte automatiqu­e qui s’y accouple porte également sa part de responsabi­lité. En effet, malgré ses six vitesses laissant espérer une bonne dose de modernité, il faut encore se faire une raison : sa gestion apparaît d’un autre âge en générant beaucoup de patinage du convertiss­eur et une absence cruelle de réactivité. En manque de vigueur, il aurait pu espérer redorer son blason côté consommati­on. Malheureus­ement, sa moyenne se situe encore bien au-dessus des 10 l/100 km malgré des performanc­es en berne. Chez Toyota, on se refuse toujours à faire du Hilux autre chose qu’un basique 4x2/4x4 sans différenti­el central. Résultat, on reste dans l’obligation de rouler sur asphalte en propulsion. Si l’arrivée de l’ESP a clairement modifié la donne en calmant les dérives intempesti­ves du train arrière, il n’empêche que le déficit en matière de motricité reste criant, l’adhérence d’un pont rigide suspendu par des lames restant toute relative, tout comme le confort que ces dernières distillent, pas vraiment aidé par un amortissem­ent assez ferme.

Un habitacle plus accueillan­t

Les ingénieurs japonais se sont sérieuseme­nt penchés sur l’intérieur de ce double cabine, le traitement des places arrière n’ayant plus rien à envier à une classique familiale. Fini les dossiers pas assez inclinés ou un espace aux jambes trop exigu : on s’installe désormais à son aise sur une banquette proposant un appui-tête ou une ceinture à enrouleur par personne et disposant d’un accoudoir central. Cette bonne habitabili­té permet à chacun de profiter comme il se doit de la richesse d’un équipement comprenant de série, sur ce haut de gamme, une climatisat­ion autorégulé­e, la sellerie cuir ou une installati­on audio de qualité. Le conducteur trouve aussi matière à se réjouir, sa quête d’une position de conduite adéquate passant par les réglages électrique­s de son siège ou une colonne de direction ajustable en hauteur comme en profondeur. Dans une catégorie souvent décriée pour son niveau de présenta

tion intérieure peu flatteur, ce Toyota marque de gros points. Remarquabl­e sur plusieurs éléments, comme le démontrent son combiné d’instrument­s ou un écran central élégamment rapporté, il se distingue aussi par une dotation très technologi­que, à l’image d’un ensemble d’assistance­s électroniq­ues à la conduite déjà fort complet où l’avertisseu­r de franchisse­ment de ligne se complète d’une reconnaiss­ance des panneaux de signalisat­ion et d’un système anticollis­ion intégrant la présence des piétons. De même, l’installati­on multimédia propose une connexion internet donnant accès à plusieurs applicatio­ns. On apprécie également la modularité offerte par la banquette arrière du Double Cabine dont l’assise 60/40 relevable par côté libère un espace de rangement supplément­aire et sécurisé.Très long, ce Hilux le doit à une benne qui conserve des dimensions intéressan­tes mais se contentant d’un aménagemen­t bien sommaire sans éclairage et alimentati­on 12 V ou en proposant seulement quelques anneaux d’arrimage désespérém­ent fixes. Un beau gabarit dont il faut tenir compte en franchisse­ment avec un pick-up qui, comme de coutume sur ce segment de marché, possède nombre d’atouts en tout-terrain. Il se distingue même en bénéfician­t d’origine d’un blocage de différenti­el arrière et d’un contrôle de vitesse en descente que rejettent les puristes mais qui apporte beaucoup de sérénité aux moins expériment­és. Attention néanmoins à son rayon de braquage important qui peut lui jouer de bien mauvais tours, et pas seulement en dehors des sentiers battus !

L’assurance tout risque, ou presque, en matière de pick-up s’appelle Hilux. Une notoriété qui se paye sur le marché de l’ occasion au prix fort pour des prestation­s d’ensemble qui n’ont rien de particuliè­rement enthousias­mant.

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 ??  ?? Toyota applique la mode du downsizing même à la performanc­e, ce 2,4L D-4D ne développan­t que 150 ch.
Toyota applique la mode du downsizing même à la performanc­e, ce 2,4L D-4D ne développan­t que 150 ch.
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 ??  ?? Une gestion « à l’ancienne » pour la boîte 6 automatiqu­e associée à une transmissi­on 4x2/4x4 sans différenti­el central.
Une gestion « à l’ancienne » pour la boîte 6 automatiqu­e associée à une transmissi­on 4x2/4x4 sans différenti­el central.
 ??  ?? Doté d’un amortissem­ent sans compromis et en accord avec une suspension conçue pour supporter de la charge, le Hilux à vide se montre particuliè­rement inconforta­ble sur piste.
Doté d’un amortissem­ent sans compromis et en accord avec une suspension conçue pour supporter de la charge, le Hilux à vide se montre particuliè­rement inconforta­ble sur piste.
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Une présentati­on moderne et soignée à laquelle on peut juste reprocher quelques plastiques d’apparence peu flatteuse.

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