Le Land Cruiser fait de la résistance
Le Land Cruiser poursuit sa carrière et reçoit depuis 2015 une nouvelle motorisation diesel accompagnée d’une boîte ultra-moderne, pour se conformer au mieux à la réglementation tout en conservant ses fabuleuses capacités de franchissement et sa polyvalence, mais sans faire non plus des étincelles sur la route.
Sévèrement asphyxié fiscalement, le Land Cruiser a reçu une nouvelle motorisation destinée à lui apporter un peu d'oxygène. Toyota annonce une réduction de 9 % de la consommation et une baisse notable des émissions de CO2.Sur le papier, les bienfaits de la nouveauté sont donc importants ; dans le même temps, la puissance passe de 190 ch à 177 ch... Pour le reste, ce Toyota demeure identique esthétiquement tant à l'extérieur qu'à l'intérieur. Si la puissance est réduite, le couple progresse et passe de 41,8 mkg à 45,9 mkg Le nouveau bloc diesel de 2 755 cc porte désormais la dénomination GD pour Global Diesel et équipe le Hilux, mais aussi les prochaines générations de tout-terrain de la marque. Ultra-moderne, il utilise quelques raffinements techniques comme un couvreculasse en résine pour réduire le poids, et soigne particulièrement son alimentation, avec deux conduits d'admission d'air distincts mais reliés par un troisième en travers, pour faire tourbillonner l'air et favoriser le remplissage des chambres de combustion. L'injection est aussi optimisée par un séquençage en deux phases. Le nouveau turbo est à géométrie variable et plus compact de 30 % que son prédécesseur.A noter enfin que toute la dépollution est soignée avec l'adoption du système SCR, qui n'est autre que l'injection d'urée de Toyota, et une vanne EGR refroidie par eau. La même modernité ou presque se retrouve sur la nouvelle boîte de vitesses auto à six rapports Super ECT.
Presque, car la norme actuelle est à sept, huit ou même neuf rapports, mais la gestion électronique est soignée et cette transmission est capable de se montrer finalement agréable et efficace sur route, en maintenant le rapport engagé à bon escient, et presque réactive. Dans les faits, elle se marie parfaitement avec la philosophie du Land Cruiser, qui conserve un comportement sur route à la définition classique : confortable et sans excès de dynamisme.
Tout-terrain très efficace
En revanche, le Land Cruiser aborde le tout-terrain avec tout le sérieux du patrimoine de Toyota.Très confortable sur les pistes roulantes, il se montre même amusant et toujours facile à conduire. Il conserve également cette facilité en franchissement grâce à sa définition technique et notamment ses deux blocages (central et arrière) qui permettent une conduite « vieille école » en laissant au conducteur la possibilité de distribuer le couple à sa guise sans interventionnisme électronique, mais aidé en cas de besoin par le MTS et ses cinq programmes en fonction du terrain (boue et sable, cailloux roulants, terrain bosselé, cailloux et poussière et enfin rochers). Inversement, il est aussi capable de faire tout seul avec son Crawl Control et sa vitesse de progression réglable (cinq niveaux), la boîte auto apportant beaucoup de facilité. Véritable outil en tout-terrain, le Land Cruiser mérite moins de louanges quand il s'attaque à la route avec. Les treize chevaux qui manquent comptent double et les performances marquent le pas, à l'image des reprises à la traîne. 12,5 secondes pour passer de 80 à 120 km/h, quand l'ancien effectuait l'exercice avec deux secondes et demie de moins, et c'est le même tarif de 0 à 100 km/h. Même si la période n'est pas à la performance, le Land Cruiser se fait placide, ce qui est bien cher payer pour passer de 213 à 194 g de CO2. Reste la consommation, et avec une moyenne de 11,8 l/100, les promesses sur le papier se sont envolées avec l'obligation de cravacher la mécanique. La version d'accès Le Cap abandonne la climatisation automatique pour réduire son tarif de 350 euros, alors que les versions haut de gamme Lounge et Lounge Pack Techno s'enrichissent de la navigation Touch & Go PLUS avec la connexion wi-fi, la cartographie 3D et la commande vocale. Enfin, ce gros 4x4 est capable de transporter sept personnes grâce à la troisième rangée de sièges en option.
Au final, le Land Cruiser reste destiné à ceux qui ont besoin d'un vrai tout-terrain au quotidien. Un marché certes porteur au niveau mondial, mais quasiment en voie de disparition en Europe et en France. Ses extraordinaires qualités en franchissement ou ses trois tonnes de capacité de remorquage le rendent toutefois insdispensable pour certains utilisateurs, contraints de se tourner vers le marché de l’occasion.