Tout-terrain en première classe
Le gros Toyota Land Cruiser Station Wagon V8 jouit d’une belle réputation de robustesse et de fiabilité, sans toutefois faire l’impasse sur son confort et ses capacités en tout-terrain. Comme il n’est plus commercialisé en France, il faut se tourner vers le marché de l’occasion.
Commercialisé fin 2007, le Land Cruiser Station Wagon V8 évolue en 2012. Que les inconditionnels se rassurent, il s’agit d’un léger restylage qui ne dénature en rien le vaisseau amiral de la gamme 4x4 Toyota. Il conserve ainsi son impressionnant gabarit avec une longueur de cinq mètres et une largeur de deux mètres, et reçoit désormais un imposant bouclier intégrant de grands feux antibrouillard et dont la partie basse favorise l’angle d’approche. La calandre adopte des barres regroupées par paires chrome et argent, alors qu’un éclairage diurne à LED fait son apparition. La partie arrière reçoit de nouveaux feux à diodes dont le profil doté d’ailettes améliore l’aérodynamique générale de ce gros 4x4. La finition haut de gamme Lounge présentée dans cet essai se pare également de barres latérales chromées, de rétroviseurs extérieurs équipés de rappels de clignotants, et de jantes alliage de vingt pouces. Positionné haut de gamme, le Station Wagon jouissait dès son lancement en 2007 d’une présentation raffinée de son habitacle, avec l’utilisation de matières nobles comme le bois et le cuir, sans toutefois complètement convaincre en raison d’une finition pas encore au niveau de ce que proposent d’autres constructeurs, allemands par exemple.Toyota a donc revu sa copie sur ce modèle 2012, en mettant l’accent sur une meilleure ergonomie des commandes ou en offrant au tableau de bord un nouveau dessin et l’intégration d’un écran TFT haute résolution pour l’ordinateur de bord. Quant à l’équipement déjà pléthorique, il progresse encore avec l’apparition de sièges avant chauffants et ventilés, d’une seconde rangée de sièges montée sur glissière coulissant sur neuf centimètres et l’apparition du système multimédia Toyota Touch Pro. Mais ce Toyota ne se contente pas d’évoluer esthétiquement. Sur le plan technique, le gros V8 turbodiesel 4,5 l satisfait désormais à la norme Euro 5. Au passage, il perd quelques chevaux puisque sa puissance tombe à 272 ch contre 286 ch auparavant. En revanche, la valeur de couple reste équivalente alors que les émissions de CO2 et la consommation sont revues à la baisse. Quant aux performances, malgré la perte de puissance, elles restent très proches de celles de l’ancien modèle. Nos mesures font état d’une diminution de la vitesse de pointe d’un petit km/h alors qu’accélérations et reprises restent dans le même dixième. Quoi qu’il en soit, la philosophie de ce véhicule n’a rien de sportif et les performances se montrent particulièrement convaincantes pour un engin accusant pas loin de trois tonnes sur la balance. Confortable et silencieux, ce Toyota n’apprécie pas trop d’être malmené et donne le meilleur de lui-même à une allure tranquille. Il est bien aidé dans cet exercice par le système 4W AHC/AVS – exclusivement disponible sur la finition Lounge – combinant une suspension à hauteur variable et une gestion de cette dernière qui s’adapte aux différentes phases de conduite, limitant ainsi prise de roulis et plongeon au freinage. Un système également très utile en tout-terrain, puisque capable de libérer les débattements à l’image de ce que l’on obtient lorsqu’on déconnecte les barres antiroulis. Mais ce n’est là qu’une petite partie de l’arsenal dont dispose le Land Cruiser pour s’exprimer en tout-terrain, qui reste son domaine de prédilection. Bien aidé par la fée électronique, ce Toyota ne renie en rien ses origines, montrant sur une zone de franchissement le savoir-faire du constructeur
japonais en la matière. Pour peu que l’on prenne le temps de s’intéresser aux multiples commandes regroupées au pied du levier de la boîte de vitesse, ce gros 4x4 se montre non seulement efficace, mais également d’une stupéfiante facilité en franchissement, et ce, malgré une monte pneumatique 20” mal adaptée à cet exercice. A noter que ce modèle s’enrichit d’une version améliorée du Craw Control comptant désormais cinq vitesses d’évolution, et d’un système d’aide au braquage en tout-terrain qui, dans un virage à moins de 10 km/h, freine la roue arrière intérieure afin de faciliter la manoeuvre. Un atout supplémentaire pour un véhicule d’un tel gabarit.
Confortable et offrant d’honnêtes prestations sur route, offrant un immense espace intérieur, le Station Wagon, loin de l’asphalte, reste un expert en tout-terrain. Mais cette belle polyvalence se paye au prix fort.