Interview
Patrick Gourvennec, Président Mitsubishi Motors France
Pouvez-vous nous présenter la marque Mitsubishi?
Mitsubishi est une marque qui a plus de cent ans et possède un riche passé. C’est une marque d’ingénieurs et de précurseurs. Cela nous ramène, en ce qui concerne le 4x4, à l’utilisation avant la Seconde Guerre mondiale de la transmission à quatre roues motrices, avec le PX. Il y avait déjà cette volonté d’imaginer l’automobile avec des applications qui étaient révolutionnaires.Tout ce qui a été fait ensuite, avec le Pajero, la Lancer, a vraiment forgé l’image de la marque. Le coup de génie, c’était il y a quelques années en arrière, en cherchant des solutions pour abaisser les émissions de CO2. Doit-on faire du downsizing, en diminuant la taille des véhicules, des moteurs, ou trouve-t-on une technologie qui va nous permettre que continuer à utiliser notre savoirfaire pour proposer des 4x4, des SUV ? Les premiers hybrides rechargeables ont ainsi été testés il y a plus de trente ans, et cela s’est traduit en 2014 par l’arrivée de l’Outlander PHEV, une solution dans l’optique de la maîtrise du CO2. Mitsubishi est donc un fabriquant de SUV, mais électrifiés. Pour l’instant, ce que nous proposons est de l’hybride rechargeable, une technologie qui offre plus de polyvalence.Aujourd’hui, sur le marché français, l’Outlander PHEV est notre meilleure vente. Le futur de la marque est également lié à la prise de participation de Nissan à hauteur de 34 %. Cette entrée dans l’Alliance permet à Mitsubishi de voir son avenir assuré et de pouvoir être ce qu’il est vraiment. C’est un élément important, puisqu’il reste un constructeur atypique, qui ne souhaite pas devenir premium ni généraliste, mais se présenter comme spécialiste dans son domaine qui est celui des SUV électrifiés.
Qu’elle est l’importance du marché français pour Mitsubishi ?
Sur le marché français, nous allons vendre un peu moins de 10 000 voitures cette année. 2018 s’est achevé à +70 % et nous sommes cette année sur un rythme de +40 %. Cela est lié principalement à l’arrivée du dernier Outlander PHEV. La citadine Spacestar se place en deuxième position, devant le pick-up L200.
Le L200 vient d’être désigné pickup de l’année par nos lecteurs. Quels sont, selon vous, ses principaux arguments ?
Le succès du nouveau L200 est dû à son style et à sa technologie. On peut féliciter les designers qui ont su redessiner ce pick-up. La technologie est également importante, puisque ce modèle profite de la transmission à quatre roues motrices permanentes, ce qui est une proposition unique sur le marché.
Une transmission que l’on retrouve également sur le cabine approfondie qui, en raison de l’évolution de la législation, se retrouve en première ligne sur le marché français. Qu’allez-vous faire pour le mettre en avant ?
Il est vrai qu’il existe une différence de traitement entre le cabine approfondie et le double-cabine, qui dans certains pays est considéré comme une berline et reçoit donc un équipement en conséquence. Le Club Cab reçoit déjà un équipement supplémentaire comparé à la version précédente et cela nous convient pour aller chercher la clientèle visée qui regroupe des artisans, des agriculteurs… C’est eux qui composent notre première cible, et ils sont moins sensibles à un équipement de sécurité ou de confort, car dans leur utilisation quotidienne ils n’en ont pas la nécessité. En revanche, j’espère pouvoir leur proposer un jour la boîte automatique.