Un 4x4 comme on n’en fait plus !
Race en voie de disparition par la faute d’une réglementation toujours plus défavorable, les beaux gabarits comme ce Rexton n’en demeurent pas moins la meilleure des solutions pour tous ceux qui recherchent un maximum de polyvalence.
Difficile de réunir dans un même véhicule beaucoup de place pour toute la famille et les activités de loisirs, des aptitudes au voyage au long cours sur route comme en tout-terrain ou de bonnes capacités de traction. Pourtant, c’est bien le programme proposé par le dernier Rexton.Vendu en France uniquement en 7 places, sa belle habitabilité lui permet d’accueillir correctement des passagers supplémentaires dans un coffre qui peut encore consacrer un peu de son impressionnante contenance aux bagages, à condition de se passer d’un plancher amovible dont la seule utilité est de proposer un espace de chargement plat lorsqu’on rabat tout ou partie des deux rangées de sièges arrière. De quoi moduler ce volume à sa convenance même si une banquette centrale coulissante aurait multiplié les possibilités. Mais qu’importe, car si on réserve les sixième et septième places à de jeunes enfants, chacun dispose d’un espace largement suffisant pour prendre ses aises et profiter d’un équipement généreux. En effet, dès l’entrée de gamme on dispose déjà de jantes alliage, d’une climatisation bizone ou de radars de stationnement avant/arrière associés à une caméra de recul. En finition intermédiaire Tech, s’y ajoutent trois airbags complémentaires, un bloc instruments digital, un système sans clé ou une installation multimédia dont
l’écran 9,2’’ propose une navigation intégrée. Est-il alors raisonnable de dépenser 5 000 € de plus pour la finition supérieure illustrant cet essai. On peut sérieusement se poser la question, par la faute de jantes de 20’’ dont les pneumatiques aux flancs plus rigides compromettent sérieusement le confort en générant de très désagréables tressautements sur les irrégularités du bitume. Pourtant, le train postérieur à roues indépendantes, de concert avec la boîte automatique sur ce SsangYong, devrait logiquement améliorer les choses, d’autant que l’amortissement fait pour sa part dans le moelleux.
A son aise sur la route comme en tout-terrain
A essayer donc d’urgence en 18’’, une monte qui ne devrait pas changer un comportement dont le dynamisme n’est pas la qualité première, mais qui se montre très prévenant... tant que le bitume reste sec. En effet, avec une basique transmission 4x2/4x4 sans différentiel central, on roule au quotidien en propulsion. Et si les assistances à la conduite se chargent de veiller au grain, on n’est pas à l’abri d’une perte de motricité ou d’une dérobade du train arrière quand le revêtement devient glissant. Néanmoins, le Rexton demeure en toutes circonstances sûr et rassurant tout en offrant des performances suffisantes grâce à la bonne volonté d’un 4 cylindres turbodiesel de 181 ch devant pourtant composer avec une boîte automatique pour sa part bien paresseuse. Lente, elle se montre par contre d’une grande douceur. Un bon point pour l’agrément, moins pour la consommation car cet excès de patinage se paye cash lors des relances. Nombreuses en utilisation urbaine, elles font s’envoler la moyenne au dessus des 12 l/100 km quand à allure constante sur nationale on peut rester autour des 9 l/100 km. Vous l’aurez compris, ce SsangYong en fonction de la nature du parcours emprunté peut agréablement surprendre vu son imposant gabarit ou se révéler bien gourmand. De toute façon, avec ses 4,85 m de long, la ville n’est pas son royaume, le Rexton préférant bien évidemment les grands espaces même lorsqu’ils s’avèrent difficiles d’accès. Sa configuration technique associant un châssis séparé à une gamme courte devient alors un atout, d’autant que son physique lui offre une bonne garde au sol et des angles plutôt favorables. Ainsi, s’engager dans un franchissement ardu ne l’effraie nullement, des débattements de suspensions limités constituant son principal défaut, même si l’électronique a pour mission de réduire les fuites de couple. Autre bienfait de la modernité, un contrôle de vitesse en descente s’inscrit de série pour contrecarrer le phénomène de luge inévitable avec ce beau bébé (avouant près de 2,3 t sur la balance) dans les fortes déclivités à l’adhérence précaire, dès qu’on touche la pédale de frein. Ce SsangYong se montre également à son avantage pour tracter, une homologation autorisant d’y atteler des remorques jusqu’à 3 000 kg n’étant pas si fréquente pour un 4x4 familial. Justement, pour les foyers ayant au moins trois enfants à charge, le malus maximum plutôt dissuasif qui représente un quart du prix attractif de cette version haut de gamme sera heureusement remboursé totalement ou en partie à hauteur d’une minoration des émissions de CO2 de 20 g par bambin. Sortez vos calculettes, ça vaut vraiment le coup !
Avec le Rexton, SsangYong fait une proposition pas si fréquente et loin d’être stupide, surtout pour les familles nombreuses à qui il s’adresse en priorité.