Les chevaux de feu
Utilisé par la marque italienne durant les années 80, ce slogan publicitaire n’a jamais été autant d’actualité qu’avec ce Stelvio à la mécanique exceptionnelle.
Le Stelvio Quadrifoglio se conduit à allure légale comme n’importe quel SUV, sa prise en main se faisant avec une facilité déconcertante. Rassurant avec ses quatre roues motrices, son amortissement logiquement un peu ferme reste tout à fait acceptable pour des déplacements en famille où l’on retrouve les qualités, telles une bonne habitabilité ou un coffre spacieux, mais aussi les défauts, dont une banquette arrière accueillante pour deux adultes seulement, caractérisant déjà les autres versions du Stelvio. À bord, une présentation dynamique répond bien à l’appel sans pour autant négliger le confort. Ce Stelvio cache extérieurement quelque peu son jeu, les passants n’étant pas interloqués plus que cela par une couleur rouge assez commune pour un constructeur italien ou des roues de vingt pouces désormais entrées dans la norme. Néanmoins, les ouïes pratiquées sur le capot moteur comme quatre grosses sorties d’échappement pour le moins évocatrices devraient leur mettre la puce à l’oreille. il suffit d’ailleurs d’écraser l’accélérateur pour libérer une sonorité ne laissant plus aucun doute sur la nature démoniaque de l’engin. Propulsé par les 510 ch d’un V6 à 90° gavé par deux turbos, le Quadrifoglio réalise des performances époustouflantes lors de notre habituel passage par l’anneau de Montlhéry. Seulement trois secondes pour effectuer une reprise de 80 à 120 km/h ou vingt-trois secondes pile sur le 1 000 m départ arrêté en conservant le mode de conduite par défaut, comme nous le faisons toujours lors de nos mesures, voilà qui décoiffe, d’autant que les premiers mètres en position Normal apparaissent bien sages avant une déferlante de puissance. Il suffit d’insister un peu sur la molette de sélection du DNA pour la voir passer au rouge en Race, tout un programme. Le bruit du moteur devient plus rauque, le tableau de bord indique que plusieurs aides à la conduite sont désactivées, la direction offre plus de consistance, voilà qui ne trompe pas. Sur tracé sinueux, la transmission 4x4 privilégiant le train arrière propose un comportement typé propulsion avec de la motricité en prime. Les virages s’enchaînent à un rythme effréné et les freins, soumis à rude épreuve, répondent encore présents. Les mouvements de caisse sont également bien maîtrisés, même si le Quadrifoglio demeure toujours haut perché. De quoi envisager, à total contre-emploi, de s’aventurer en dehors de l’asphalte, là où le contrôle de vitesse en descente pourra s’exprimer... à moins qu’il soit préférable de réserver son utilisation durant l’hiver aux fortes déclivités enneigées.