L’hybride maîtrisé
Bouleversé par la force des choses avec le changement de réglementation fiscale, le marché français du pick-up ne compte plus réellement que cinq acteurs, les marques proposant uniquement une carrosserie double cabine étant de fait écartées du jeu. Précurseur en termes de style, ce qui avait fait de lui un best seller lors de son arrivée dans l’Hexagone au milieu des années 90, le Mitsubishi L200 retrouve une forte personnalité avec cette nouvelle génération dont la face avant semble tout droit sortie d’un manga. Un atout important sur ce segment, venant en l’espèce renforcer un aspect technique prédominant : une transmission intégrale permanente. En effet, ce pick-up est le seul cabine approfondie du marché pouvant, sauf en entrée de gamme, se prévaloir de profiter en toutes circonstances de ses quatre roues motrices. Un vrai plus pour offrir un maximum d’efficacité et de sécurité, d’autant que le reste de ses caractéristiques demeure des plus basiques, le châssis séparé et le pont arrière rigide suspendu par des lames s’imposant toujours comme l’équation de base pour charger lourd. Une motorisation vigoureuse constitue également un élément important chez les pick-up, et sur ce point le L200 n’apparaît pas sous son meilleur jour. Evidemment, le 2.2 DI-D et ses 150 ch remplissent honorablement leur tâche, mais on est en droit d’espérer mieux, d’autant qu’une boîte aux rapports bien longs n’arrange pas les choses. Une tenue de route rassurante permet de retrouver le sourire, l’accord des suspensions, souvent problématique dans la catégorie, se révélant très satisfaisant sur l’asphalte comme en tout-terrain où sa gamme courte, son blocage de différentiel arrière d’origine et son rayon de braquage amélioré en font un efficace franchisseur. A bord, le conducteur apprécie un volant ajustable en hauteur comme en profondeur, un double réglage suffisamment rare dans ce segment pour être souligné. Le L200 s’avère presque cossu avec l’aide de quelques inserts clairs sur la planche de bord. Avec la finition Instyle, la sellerie en cuir apporte aussi plus de confort. Il dispose par ailleurs des sièges chauffants à deux positions, du start/stop et d’un système sans clé avec un bouton de démarrage à gauche du volant, mais oublie la navigation. Moins accueillantes sont logiquement les places arrière, même si des dossiers dignes de ce nom surplombés d’appuis-tête démontre qu’une certaine attention a été portée au confort et à la sécurité de ce qui ne reste que des strapontins à l’usage occasionnel.