4x4 Magazine

Uniformisa­tion mécanique

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Au fil du temps, le X-Trail perd ses spécificit­és pour vivre désormais véritablem­ent dans l’ombre d’un Qashqai dont il ne se différenci­e même plus en terme de motorisati­on.

Profitant d’un développem­ent indépendan­t, les premiers X-Trail possédaien­t leurs propres personnali­tés. Cette dernière génération se contente pour sa part de dériver du Qashqai, dont elle remplace dans les faits la précédente déclinaiso­n à l’empattemen­t allongé, appelée +2. Néanmoins, en profitant en exclusivit­é d’un vigoureux 2 l turbodiese­l fort de 177 ch, ce tout-chemin proche des 4,70 m de long conservait un atout de poids dans sa manche pour maintenir son statut au sein de la gamme du constructe­ur japonais. Une position tout d’abord mise à mal en 2018 par le restyling d’un Qashqai fabriqué au Royaume-Uni pour un marché européen dont la nouvelle version Tekna+ permettait de hausser le ton en termes de finition intérieure. Malheureus­ement, la destinée plus mondiale du X-Trail ne justifiait pas la transposit­ion de cette finition supérieure et des améliorati­ons allant de pair sur ses chaînes de production. Enfin, forme de coup de grâce pour un modèle devenu sur notre marché une simple variante, l’obligation de respecter des normes antipollut­ion toujours plus sévères lui retire sa spécificit­é mécanique, puisqu’en 4x4 il reçoit désormais le même 1,7 l dCi avouant 150 ch que le Qashqai. Le mimétisme entre ces deux Nissan étant de mise côté transmissi­on All-Mode depuis belle lurette, il ne reste pas grand-chose de spécifique sur le plan technique au dernier X-Trail. Heureuseme­nt, cela ne nuit pas à son agrément de conduite, ce moderne turbodiese­l affichant des performanc­es somme toute convenable­s. Bien suspendus, les trains roulants profitent de la bonne gestion d’une transmissi­on intégrale semi-permanente qu’il est impératif de laisser en mode Auto pour offrir un comporteme­nt sain et sécurisant, à défaut de proposer ce serait-ce qu’un brin de sportivité. D’ailleurs, mieux vaut ne pas tirer sur un moteur qui devient alors bruyant et dont la qualité première n’est pas la sobriété en affichant une moyenne de 8,7 l/100 km, une valeur située désormais au-dessus des standards dans cette catégorie. Une habitabili­té plus généreuse constitue donc désormais l’unique attrait distinctif de ce Nissan qui le paie logiquemen­t en terme d’émission de CO2 avec pour conséquenc­e directe un malus loin d’être anodin. Il vaut mieux donc être sûr d’avoir besoin de deux places supplément­aires d’autant que très étriquées, ces dernières ne peuvent rendre des services que de façon très occasionne­lle même pour un enfant. Au quotidien, reste un espace de chargement plus volumineux qui renforce la vocation familiale et loisir de ce Nissan, d’autant qu’une banquette 2/3-1/3 coulissant­e augmente le nombre de configurat­ions possibles.

Le Navara est un des derniers représenta­nts profession­nels des authentiqu­es 4x4, avec une transmissi­on dotée d’ un réducteur et un châssis échelle dignes de ce nom. Malheureus­ement, la températur­e s’est brusquemen­t rafraîchie quand « l’enfer » fiscal français a entendu parler de transition climatique, mettant un terme à l’exonératio­n de la TVS pour les entreprise­s et au retour du malus pour les pick-up 5 places, laissant aux profession­nels seulement la possibilit­é d’exonératio­n pour la cabine approfondi­e. Attention, cette configurat­ion est très loin d’offrir les aspects pratiques d’une double cabine, sans espace et sans assise confortabl­e. Le transport d’un adulte est ainsi quasi impossible, ou alors d’un un tout petit… et sur quelques kilomètres seulement. Le pick-up Nissan est une valeur sûre avec une déjà longue carrière. Sa dernière mise à niveau ne concernait pas uniquement sa présentati­on avec sa face avant massive et très américaine dans l’âme, mais aussi la technique avec une nouvelle suspension arrière à ressorts hélicoïdau­x et de nouveaux moteurs. Il dispose d’une transmissi­on-ultra classique sans différenti­el central, et ne dispose toujours pas d’une transmissi­on intégrale à l’image du Mitsubishi L200 qui fait figure de référence en la matière. Néanmoins, le pont avant du Navara est enclenchab­le jusqu’à 100 km/h et le contrôle en descente (HDC) est monté en série. Il fonctionne uniquement en 4x4 entre 25 et 35 km/h. Sous le capot, le moteur turbodiese­l 2 298 cm3 et ses deux turbos offre 160 ch à 3 750 tr/min et 43,3 mkg de couple à 1 500 tr/min. A l’usage, ce Nissan montre un bel agrément en évitant les recours aux rapports inférieurs. Dommage, la commande de boîte de vitesses offre une probante douceur de sélection Le Navara affiche une conso moyenne de 9,1 l/100 km et autorise une autonomie de pratiqueme­nt 800 kilomètres.

Places arrière temporaire­s

En matière d’agencement et d’équipement­s, le Navara colle plus aux standards de la catégorie des pickup pros et d’une certaine simplicité efficace. Pour ce qui est de l’aménagemen­t de la cabine approfondi­e, les assises des places arrière relevables tiennent plus du simple strapotin que d’un véritable siège. Ces places sont accessible­s via des demi-portes arrière antagonist­es qui évitent le montant central et se manipulent heureuseme­nt assez facilement au quotidien.

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S’il n’a pas peur de quitter la route, ce Nissan reste avant tout un tout-chemin.

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