La grâce suédoise
Ébéniste de formation, Carl Malmsten
(1888-1972) a donné un mobilier de haute ébénisterie, d’une remarquable
qualité de fabrication. Virtuose de la marqueterie, il appartient à ce mouvement qu’un Britannique appela joliment la « Swedish grace » , faisant référence au retour à l’antique qui se manifeste dans les arts appliqués suédois des années 1920. Malmsten est un idéaliste, il ira jusqu’à fonder une
école pour défendre l’artisanat traditionnel. Si la famille de l’artiste est célèbre pour posséder le Grand Hôtel
de Stockholm, – où descendait Greta Garbo –, lui-même devient un décorateur réputé. Pour preuve, en 1923, les habitants de Stockholm lui passent commande d’un meuble à l’occasion du mariage du prince Gustav Adolf. Il travaille à des projets d’aménagements prestigieux à travers la capitale, parmi
lesquels l’hôtel de ville, la salle de concert et le siège social de la Société des allumettes suédoises. Sa notoriété
dépasse aussi les frontières. Ainsi, le Scandinave participe à la décoration de l’hôtel Astoria à Manhattan. Durant l’entre-deux-guerres, il s’illustre dans
de nombreuses Expositions internationales, dont celle de Paris en 1925 et celle de New York en 1939. Meuble d’appui,
vers 1920. Le style néoclassique revu
dans les années 1920. Dans sa couleur d’origine, ce meuble brille sur le stand
d’Éric Philippe à la Tefaf. Il faut également apprécier
la frise marquetée et les poignées en bronze patiné réalisées par le sculpteur et fondeur Herman Bergman. Canapé et fauteuils
Berlin, 1946.