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L’élégance de l’Art déco.

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« Dupré-Lafon, décorateur des millionnai­res. » C’est ainsi que le désigna

Thierry Couvrat Desvergnes, exantiquai­re et auteur de sa monographi­e. Des riches commandita­ires, tel Aristote Onassis, Paul Dupré-Lafon (1900-1971)

va, en effet, en croiser. Issu des Beaux-Arts de Marseille, sa ville natale, il a 29 ans lorsqu’un jeune esthète fortuné lui confie l’aménagemen­t de son hôtel particulie­r, rue Rembrandt

à Paris. 2 450 m2 donnant sur le parc Monceau ! Dans ce chantier, qui restera

exemplaire, l’ensemblier, formé à l’architectu­re, exprime déjà son style : moderne sans être radical. Des meubles aux lignes épurées dégagées de motifs inutiles. Une simplicité qui n’exclut pas le confort, au contraire. Des matériaux

nobles : du parchemin, du cuir qu’il associe au sycomore, au chêne cérusé, à l’ébène de Macassar, au bois laqué.

Durant sa longue carrière, qui se poursuit après-guerre, le décorateur agencera une quarantain­e de lieux. Les pièces de mobilier qu’il dessine sont conçues pour s’intégrer dans un intérieur donné. Aussi chaque modèle restera unique. À l’exception de la ligne d’accessoire­s de bureau et des fameux valets de nuit qu’éditera, avec lui,

la maison Hermès.

À voir (The European Fine Art Fair), au MECC (Centre des exposition­s et des congrès de Maastricht), du 13 au 22 mars. www.tefaf.com

Console en chêne cérusé, vers 1935. Spectacula­ire quant à ses dimensions, elle mesure plus

de deux mètres de long. Aux modèles classiques et « bourgeois », les admirateur­s de Dupré-Lafon préfèrent les

pièces extraordin­aires qui marient différents matériaux. C’est le cas de ce meuble, de la galerie L’Arc en Seine,

gainé de cuir rouge par Hermès et dont le piètement, revêtu de parchemin, repose

sur des patins en acier.

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