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LE CHOIX DE L’AZUR.

C’est une maison bleue, accrochée à la côte amalfitain­e. Tout en hautes voûtes, elle a des airs d’église… ce qui ne l’empêche pas d’être une merveilleu­se résidence estivale, lumineuse et sereine.

- Texte et réalisatio­n Ana Cardinale, photos Matthieu Salvaing.

À Ravello, cette villa avec vue splendide sur la Méditerran­ée marie des voûtes aux airs de chapelle à un impression­nant sol turquoise. Lumineux et serein.

Avec ses fenêtres grand ouvertes sur le golfe de Salerne, sur l’église Santa Maria delle Grazie et sur les jardins de la villa Rufolo, la villa Templa Mare ne perd rien des trésors de Ravello. Et la cité de la côte amalfitain­e n’en manque pas : passée à la postérité grâce au Decameron de Boccace, n’est-elle pas devenue, au fil des siècles, une source d’inspiratio­n pour nombre d’artistes (Wagner y composa Parsifal en 1880) ? L’histoire de la villa Templa Mare commence, elle, près de cinquante ans plus tard, en 1926, sous l’impulsion de l’architecte romain Giulio Barluzzi qui veut construire là sa résidence d’été, à l’emplacemen­t des ruines du xe siècle de l’église Sant’Andrea del Pendolo. Jusqu’à aujourd’hui, la maison, achevée en 1934, appartient toujours à la famille Barluzzi.

Enfant du sérail, Giulio Barluzzi descend d’une famille d’architecte­s romains ayant servi la papauté des génération­s durant – son grand-père fut le secrétaire du pape Pie IX ; et son frère Antonio a travaillé toute sa vie pour le Saint-Siège et signé de nombreux édifices religieux en Terre sainte, dont la basilique du mont Thabor. Giulio, lui, est représenta­nt d’une tendance novatrice dans l’architectu­re italienne de l’entre-deux-guerres, misant sur une simplicité et une noblesse formelles.

On retrouve, à Templa Mare, l’héritage familial avec cette forte inspiratio­n religieuse. D’une superficie de 500 m2, la villa affiche une belle originalit­é. Il y a, bien sûr, l’impression­nante hauteur de plafond de la pièce centrale, sa succession de colonnes et de voûtes, évoquant une nef d’église. Il y a également la conception des hautes ouvertures, toutes en ogives arrondies ou pointues, débouchant sur l’extérieur et faisant du paysage environnan­t un décor pour chaque pièce. Il y a les belles réminiscen­ces du style arabosicil­ien, typique de l’architectu­re de la côte amalfitain­e. Mais surtout, surtout, il y a ce fantastiqu­e sol turquoise qui donne au lieu cet esprit aquatique, comme un miroir d’eau, d’autant plus surprenant qu’il s’impose dans la blanche minéralité de la maison et qu’il contredit – en douceur – la rigueur majestueus­e des lignes et des volumes. Tout en carreaux de céramique brillants disposés en chevrons – provenant d’une manufactur­e de Vietri sul Mare, haut lieu de poterie et de céramique de la côte amalfitain­e –, ils confèrent une unité à la maison. Comme une note tenue, comme un fil conducteur sur lequel intervienn­ent, à la fois originaux et discrets, des meubles et des objets, réunis librement avec une réelle exigence de mesure et d’équilibre.

C’est vers la fin des années 1940 que tous les sols de la villa furent ainsi recouverts. Comme une volonté de Giulio Barluzzi de s’exprimer, à la fin de sa carrière – il mourra en 1953 – à travers la couleur.

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DES FENÊTRES DE LA VILLA TEMPLA MARE, on bénéficie de la vue exceptionn­elle sur la côte amalfitain­e.
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� � . L’APPEL DU LARGE. Dans la pièce principale, une porte-fenêtre, encadrée de colonnes ioniques en marbre, ouvre sur la mer, le ciel… le bleu infini, que le sol en céramique semble refléter. 2. LE SALON et son impression­nante hauteur de voûtes...

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