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Une anglaise dans l’Oise

Devant le château Mennechet, la Rapide S d’Aston Martin déroule ses lignes radicales, opposant sa nervosité racée aux ruines romantique­s de ce bâtiment singulier.

- Thibaut Mathieu, Sophie Pinet, RÉALISATIO­N TEXTE Christophe Coënon. PHOTO

Son immense calandre, comme une bouche béante, lui donne des allures de requin qui d’entrée donne le ton : non, la Rapide S n’est pas une sympathiqu­e berline familiale, c’est plutôt une quatre portes aux allures de coupé malgré ses 5 mètres de long. Un objet de désir dans lequel bat un V12 de 558 ch au tempéramen­t musclé, dont la voix très rauque s’est volontiers exprimée sur les routes menant jusqu’au château Mennechet, dans l’Oise.

L’édifice fut bâti à la fin du xixe par un collection­neur désireux de posséder sa galerie d’art privée pour abriter ses tableaux, sculptures et autres faïences. Il meurt après avoir abandonné le chantier, refusant de payer un impôt qu’il jugeait trop important, calculé sur le nombre des fenêtres : il y en a 56 sans compter les lucarnes. Endommagé durant la Première puis la Seconde Guerre mondiale, le bâtiment à jamais inachevé, à l’orée de la forêt, semble aujourd’hui sortir d’une oeuvre du peintre romantique Hubert Robert.

Quand à sa succession de courbes très maniériste­s, elles s’opposent aux lignes radicales de la sportive anglaise qui, comme son aînée la Lagonda, devrait vite basculer du côté de la légende pour les collection­neurs. En attendant, nous voici face à l’éternelle querelle des anciens et des modernes, cette fois entre deux folies, l’une du xixe siècle, l’autre du xxie, que tout semble opposer, sauf la démesure…

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LA RAPIDE S D’ASTON MARTIN, devant l’architectu­re néoclassiq­ue du château Mennechet.

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