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Collection­s à vivre

Conçu comme un loft, le premier étage de la maison de Terry de Gunzburg fait se rencontrer, dans des tonalités lumineuses, art contempora­in, objets et meubles précieux, choisis avec passion. Des accords signés JACQUES GRANGE, l’ami complice qui a décoré t

- Cédric Saint André Perrin Thibaut Mathieu, Serge Gleizes, Philippe Garcia. RÉALISATIO­N ET TEXTE PHOTOS

Sol en pierre, murs blancs, les matières restent naturelles pour accueillir des collection­s « assemblées selon le virus du mélange ».

Sa première émotion : une céramique de Pablo Picasso réalisée à Vallauris, qui fut brisée quelque temps plus tard. La vie ! Et c’est sans doute ce que Terry de Gunzburg aime par- dessus tout dans la terre cuite, son côté accessible, sa fragilité, la part d’empirisme qui existe entre le manufactur­é et le feu. Tout comme dans l’existence donc et dans ses affaires. « Mon dernier grand choc, ce fut encore de la céramique, avouet- elle : le travail de la Portugaise Bela Silva. » Cette passion, la créatrice de la gamme de cosmétique­s By Terry la met dans ses collection­s d’art contempora­in et dans sa demeure parisienne, entre autres, histoire de revenir à ses amours premières, l’art de vivre. Et quelle demeure ! Un voyage qui débute dans le jardin exotique, donnant, dès le perron, le ton de ce qui fut la première maison de l’architecte art nouveau Hector Guimard.

Chaque objet est un coup de coeur

Iribe recouvert d’une soierie imitant le python. Des chaises en bois doré de Madeleine Castaing imitant l’écorce entourent une petite table anonyme toute simple. Des merveilles qui s’acoquinent à des choses plus humbles, mélange que la maîtresse des lieux et Jacques Grange réalisent depuis toujours, s’en mêlant parfois le moins possible, histoire de laisser les mariages oeuvrer d’eux-mêmes. « Il n’y a ici aucun choc de cultures, précise-t-elle. Tout est mélangé et surtout peut se mélanger. Tout s’assemble, ou se pose de manière

très naturelle, instinctiv­e. » Chaque objet est un coup de coeur, une rencontre, une histoire de complicité qu’elle partage depuis le début avec Jean de Gunzburg, son époux, avec lequel elle court aussi bien les galeries d’amis – telle celle du Passage, voisine de la boutique By Terry – que les foires comme la Fiac ou Art Basel. Éloise Margoline, leur fille, forte d’une solide expérience dans le secteur de l’art puisqu’elle a déjà travaillé chez Gagosian, Almine Rech et Dominique Lévy, entre autres, est devenue curateur de leurs collection­s contempora­ines. La passion a été transmise, avec succès.

À l’intérieur, le voyage se poursuit, mais change définitive­ment d’époque au premier étage. Pour créer ce nouveau lieu très contempora­in, tout a donc été repensé, détruit et réorchestr­é. « Jacques Grange a fait un travail remarquabl­e,

confirme Terry de Gunzburg, car rien n’était évident. Il a cassé les cloisons des petites pièces, qui étaient basses de plafond, sinistres et sans ouvertures, et les a reliées. Il a entièremen­t réinventé l’espace avec beaucoup de naturel, l’a ouvert pour créer une nouvelle distributi­on, rendant ainsi l’ensemble plus aérien. Il en a fait un loft composé de diverses aires de vie qui s’articulent autour d’un jardin d’hiver abrité sous une verrière. Et il a surtout opté pour la simplicité afin d’accueillir des collection­s assemblées selon le virus du mélange. »

Sol en pierre italienne, peinture blanche sur les murs, les matières restent naturelles, ne serait- ce que pour magnifier certains autres détails, plus précieux comme, dans la chambre, les murs tapissés de marqueteri­e de paille réalisée par Lison de Caunes. Au mur, une toile d’art cinétique fait écho aux formes organiques des céramiques italiennes posées sur un buffet de Jean Royère. Plus loin, une peinture abstraite exerce son attraction hypnotique. Une sculpture en fil de fer fait face à une toile de Samuel de Gunzburg, l’une des premières oeuvres du fils de Terry. Plus classique, une commode Biedermeie­r côtoie un fauteuil de Paul

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