« Un lieu qui m’a inspirée… »
La photographe Sophie Ristelhueber a réalisé cette vue de Nice, comme une falaise d’immeubles, en 1986. Pourquoi, comment ? Souvenir en quelques phrases.
Quai des États-Unis, Nice.
« Je venais de finir un travail sur les ruines de Beyrouth, et je me suis mise à travailler sur la France. Je travaillais à la chambre, c’était nouveau pour moi. Beyrouth, c’est une ville occidentale, je l’ai vue comme ça, une ville occidentale où tout est détruit. Et j’ai vu la France, la côte d’Azur en aval des ruines de Beyrouth. Il y avait cette imbrication entre le végétal et le bâti, cet écrasement de la construction. J’ai connu la côte d’Azur des années 1960... Sans doute est exprimée dans cette photo la violence que nous nous faisons à nous-mêmes. » Après avoir photographié les ruines de Beyrouth, Sophie Ristelhueber (née en 1949) a répondu à l’invitation de la Datar et travaillé sur la nature et l’aménagement urbain de la côte d’Azur. L’homme, l’architecture, la destruction… des thèmes qu’elle poursuit ensuite avec les paysages ravagés par la guerre en Irak. Sophie Ristelhueber participe, dans le cadre des Rencontres d’Arles, à l’exposition Dans l’atelier de la mission photographique de la Datar. Jusqu’au 24 septembre à Arles. rencontres-arles.com