Anti-bling
C’est la maison de deux stars de Hollywood, dont le style chaleureux et confortable surprend avant de charmer. Une volonté de simplicité articulée autour de matières fortes, associées à une végétation seule invitée à s’afficher.
Rien de clinquant ici, comme dans la plupart des maisons de stars. Nous sommes pourtant chez Ellen DeGeneres, – humoriste, romancière américaine et animatrice d’un talk-show télévisé depuis 2003, célébrissime outre-Atlantique – et chez sa femme Portia de Rossi – actrice d’origine australienne dont le rôle d’avocate ambitieuse dans la série Ally McBeal ravit encore les fans. Lorsqu’elles l’ont achetée, cette villa des années 1950 n’avait, paraît-il, pas grande allure. Et une première restauration à la fin des années 1980 n’avait rien arrangé. Les architectes d’intérieur Tommy Clements et sa mère Kathleen, choisis par les stars pour la rénovation, ont donc dû tout casser et repartir d’une coquille vide. L’heureuse surprise, ce fut ces murs de brique gris blanc trouvés derrière des cloisons et qui ont été le point de départ de leur travail. Le binôme s’empresse de glisser qu’Ellen DeGeneres, tout comme sa compagne Portia, ont un oeil incroyable, un goût très sophistiqué et possèdent des pièces de mobilier et des oeuvres d’art impressionnantes. Et confie plus tard que cette maison est la cinquième qu’ils ont aménagée pour le couple : « Autant dire que le niveau de confiance est haut. »
Un parti pris de bois, béton et verdure
Ici, tout a donc été repensé : le sol en béton ciré, les énormes fenêtres qui ouvrent de plain-pied sur l’extérieur, les plafonds en bois, la circulation générale. « Un voyage au Brésil et les maisons d’architectes visitées à São Paulo ont été notre source d’inspiration » , précise Tommy. Témoins, ce bois de teck, cette végétation qui ne fait qu’un avec l’intérieur, ces matériaux forts et juxtaposés, ces pierres sombres. Kathleen ajoute
« Un voyage au Brésil et les maisons d’architectes visitées à São Paulo ont été notre source d’inspiration. »
que les matières et leur palette de couleurs constituent pour chacun de leur projet – qu’ils mettent un point d’honneur à penser chaque fois différemment – le commencement de leur travail. Rendre le lieu chaleureux, confortable, c’était leur mission.
Il a d’abord fallu trouver une place pour la bibliothèque, imposante, qui accompagne chaque déménagement et s’agrandit à chaque fois. Puis tenir compte d’une partie des meubles et tableaux, emportés de la précédente maison pour certains, nouvellement acquis pour d’autres auprès des galeries qu’affectionnent les Clements ( parmi lesquelles les françaises Carpenters, Perrotin et Seguin ont une bonne place), imaginer des salles de bains comme le prolongement des chambres avec tapis, meubles et luminaires, et la terrasse comme un salon, avec lit de repos et canapés tapissés.
Dès le début du projet, Tommy et Kathleen Clements ont travaillé main dans la main avec le paysagiste Mark Rios (Rios Clementi Hale Studios) car l’approche de la maison, tout comme son environnement immédiat, ont été repensés. La végétation tropicale est plantée au plus près, bambous, philodendrons, alocasias, auxquels répondent le tissu vert du mobilier de la terrasse.
Une halte esthétique teintée d’exotisme, seulement mâtinée d’Europe. Un dépaysement serein donc, loin des studios.