L’empreinte des 70’s
Au sud du Portugal, le duo de décorateurs Oitoemponto s’est employé, avec fantaisie et légèreté, à rendre tout son glamour à une maison d’été aux formes libres et vintage.
Au Portugal, le duo d’Oitoemponto a rendu son glamour à une maison de vacances au look vintage.
Un faucon aux gri es acérées, dressé à e rayer les moue es, veille, toutes ailes déployées, sur le domaine. Il règne ici un calme olympien. Pas de bruit autre que celui du ressac des vagues venant mourir sur le sable de la plage privée en contrebas. La villa, hissée à flanc de falaise en surplomb de l’océan atlantique, e nichée au sein d’un élégant complexe hôtelier en pleine nature sauvage… « Enfant, je vena ici en vacances avec mes parents, se remémore avec bonheur le décorateur Artur Miranda, l’un des fondateurs de l’agence Oitoemponto. J’éta fasciné par ce e oas archite urale aux lignes fl uides et organiques. Quelle ne fut pas ma joie quand les propriétaires de la ma on no confièrent sa reauration ! » Édifiée entre et par l’architee, peintre et sculpteur portugais Almeida Araujo, ce e conruion aux formes libres emprunte ses plans tout en courbes aux principes architeuraux du bio-design, mais les portes en miroir piqueté ornées de treillages de bois, les rampes en fer forgé d’erit andalou et la table en marbre néoclassique de la salle à manger relèvent d’un pendant plus jet-set de la décoration seventies. Artie prisé de la haute société portugaise, Almeida Araujo a développé un yle hybride tant dans ses conru ions, subtils mélanges de progressisme et de classicisme, que dans son oeuvre pi urale traversée par di érents courants allant du réalisme expressionnie au cubisme analytique.
Des ondoiements de ciment blanc
Les aléas du temps, quelques adjon ions régionalies dans les années et des changements de main accentuèrent le charme hétéroclite de la demeure... « Les a uels propriétaires souhaitaient renouer avec les origines du bâtiment: no avons donc cherché à souligner sa singularité archite urale », assurent en coeur les décorateurs. Àl’inar du mobilier intégré du salon, où la rampe d’escalier se poursuit en bar et le canapé se prolonge en alcôve, ils ont dessiné
des lits-bibliothèques dans les chambres ou encore une banque e murale, sur la terrasse, pour contempler le coucher de soleil sur la mer.
Soucieux d’apporter du confort aux lieux, le duo a remanié la con ru ion, adjoignant à chaque chambre une va e salle de bains, redi ribuant la circulation entre les pièces pour plus de fluidité et allant jusqu’à recouvrir les canapés du salon de tissus immaculés traités outdoor non salissants. Réputés pour leurs agencements au glamour fantasque, faisant la part belle aux matériaux précieux, aux objets e ampillés et aux oeuvres d’arts signées par des arti es de renom, les deux comparses jouent ici la carte d’une simplicité de bon aloi. Pas l’ombre d’un tableau aux murs, mais des ondoiements de ciment appliqué à la atule. Qu’on ne s’y méprenne pourtant pas: loin de se laisser charmer par les sirènes du minimalisme ou du brutalisme, nos amis se livrent ici à des exercices de haute voltige niveau mobilier… « Il s’agit d’une ma on de famille où chaque été, depu presque vingt ans, se retrouvent tro générations. Il n’était pas que ion de faire table rase de leurs souvenirs, ma plutôt de les harmon er en jouant avec des meubles accumulés au fi l des ans. Avant d’acquérir de nouvelles pièces, no avons commencé par chiner parmi les objets de la ma on pour leur donner une nouvelle jeunesse. » Relaquées en bleu, des chaises en bambou des années prennent un twi audacieux, quand, méticuleusement agencée dans des niches, une colle ion de coquillages, coraux et cru acés gagne en préciosité. Intérieur et extérieur, présent et passé, glamour et ru ique, tout ici se mêle en un ping-pong ludique. « Il importait que l’agencement soit joyeux, c’e une ma on de vacances : on n’e pas là pour s’ennuyer ! »
DANS SALLE À MANGER, la table au plateau en mosaïque de marbre a été dessinée par l’architecte de la maison, Almeida Araujo. Autour, un ensemble de chaises italiennes des années 1950, sous un lustre de Gino Sarfai. Les portes en miroir piqué orné d’un treillis en bois, tout comme la voûte du plafond en brique, remontent à la construction d’origine.
Pas d’oeuvre d’art aux murs, mais une architecture uide qui joue sur la lumière.