Rêve d’antique
Sur une dune faisant face à la grande bleue, au sud de Rome, une comtesse italienne, Nathalie Volpi, et un architecte passionné, Tomaso Buzzi, ont bâti une folie de briques et de stucs. Une villa qui raconte une époque aussi heureuse qu’insouciante.
Au sud de Rome, sur une dune face à la mer, une comtesse et un architecte ont bâti une folie de briques et de stucs.
Dans son Odyssée, Homère évoque le mont Circé à travers les yeux d’Ulysse – il apparaît comme une île, pon uée de groes dans lesquelles nombre de marins, a irés par le chant des sirènes, seraient venus se perdre à jamais. Mais la légende a souvent pour habitude de se jouer de la réalité. Point d’île ici, mais un va e massif calcaire qui rompt le cordon de dunes pon uant cee partie de la côte italienne, non loin de Rome. Le site semble avoir résié à l’assaut des touries et des promoteurs, coincé d’un côté par la mer Tyrrhénienne et de l’autre par des marais et des lacs où se sont unis les mythes et les hioires, comme celle de la villa Roca nel Circeo, cee folie archite urale qui emprunte son nom au site sur lequel elle trône depuis soixante ans. On la surnomme aussi la villa Volpi, d’après le nom de Nathalie Volpi, qui l’a ancrée ici, contre toute raison, sur ce terrain pentu et mouvant.
Rêve de briques et de stucs
On pourrait croire que la villa raconte à la Méditerranée sa noalgie des siècles passés, son désir d’Antique; on peut aussi lire, ici et là, que ce rêve de briques et de ucs venait observer les rives de l’Algérie, où Nathalie Volpi – surnommée Lily – a grandi avant de devenir comtesse en épousant celui que l’on considère comme le dernier doge de Venise. Le capitaine d’indurie Giuseppe Volpi aura en eet passé une vie, en marge d’a ivités politiques plus sombres, à faire briller de nouveau la Sérénissime, en créant notamment en la Mora de Venise et en organisant avec son épouse, dans leur somptueux palazzo, les plus beaux bals de l’époque. Tout ce que la planète comptait alors de célébrités venait y assier, entretenant ce tourbillon de fae qui se poursuivait dans la demeure du couple à Rome – jusqu’à la diarition du comte en .
Devenue veuve, la comtesse songea à de nouveaux horizons, et entreprit de bâtir cee oeuvre singulière en souvenir de son époux. Peu étaient alors enclins à s’a ranchir des goûts d’une époque tournée vers le modernisme. Peu, hormis Tomaso Buzzi, archite e