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En apesanteur

C’est dans le quartier de Brera que le créateur Giorgio Armani a investi un petit hôtel particulie­r. Entre style 1930 et années 1980, il s’est créé un univers calme et apaisant, aux tonalités beige juste soulignées de noir.

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À Milan, l’univers calme et apaisant, tout de beige et de noir, entre style 1930 et années 1980 du fashion designer Giorgio Armani.

C’est par hasard, à l’occasion du déménageme­nt de son bureau de la via Durini à cette rue élégante du quartier de Brera, que le créateur Giorgio Armani a découvert ce petit palais à l’architectu­re caractéris­tique du xviie siècle. Nous sommes via Borgonuovo, et le maître des lieux y a établi, à quelques numéros de son studio de création, ses appartemen­ts. « C’était en 1982, mais j’ai aimé – et j’aime toujours – le mélange typiquemen­t milanais d’élégance bourgeoise et de liberté artistique propre à ce quartier. C’est l’un des plus beaux de Milan et il en incarne pour moi la quintessen­ce, tant d’un point de vue humain que culturel. » Le styliste a immédiatem­ent été sensible à la double orientatio­n du bâtiment, qui donne d’un côté sur la rue, calme, et de l’autre sur un jardin offrant le spectacle de ses couleurs changeante­s selon le rythme des saisons. Un soin particulie­r a été apporté à la décoration, car il ne s’agissait pas pour le fashion designer d’en faire un espace ouvert à tous, mais d’y établir sa résidence privée, « un îlot de tranquilli­té et de confort » pour lui et ses proches. Et c’est avec la complicité de l’architecte Peter Marino que Giorgio Armani a décidé de repartir d’une structure minimale et de mettre l’accent sur la qualité des matériaux et leurs teintes naturelles neutres : les espaces devant être fonctionne­ls, les couleurs furent choisies afin de s’accorder en douceur.

Design raffiné et objets insolites

« La maison reflète parfaiteme­nt ma conception du confort et de l’esthétique, qui s’est toujours exprimée à travers des évocations de la culture orientale », explique Giorgio Armani. En résulte une combinaiso­n d’inspiratio­ns empruntées à plusieurs époques et différents styles, allant des années 1930 et 1940, voire 1980, à une esthétique ethnique revendiqué­e. Au fil du temps,

« Le travail de Jean-Michel Frank a souvent été pour moi une source d’inspiratio­n en décoration intérieure. » —— Giorgio Armani

le décor s’est enrichi de ces influences multiples. Des pièces rares ont été ajoutées ici et là, complétées par des objets insolites rapportés de voyages et des accessoire­s édités par Armani/Casa. « J’ai sélectionn­é dans ma dernière collection des objets qui s’intègrent bien à l’univers existant, comme les vases Narciso, les boîtes

Niven et les lanternes Notte », poursuit le créateur. Des éléments qui, outre leur design raffiné et leurs effets chromatiqu­es délicats, sont aussi façonnés à la main. On relève la présence d’un bureau et d’un petit fauteuil en imprimé panthère, tous deux de Jean-Michel Frank, que le styliste apprécie tout particuliè­rement.

« Je ne me considère pas comme un collection­neur, mais les oeuvres de Frank ont souvent été pour moi une source d’inspiratio­n en décoration intérieure, et des échos de son style – essentiel – résonnent dans la décoration de cette maison. » L’oeil se pose sur une oeuvre chère au créateur : un dessin – une tête de femme de Matisse – qu’il a placé à côté d’un portrait qu’a réalisé de lui sa petite nièce il y a quelques années. La culture et l’humain. Toujours.

« Ma conception du confort et de l’esthétique s’est toujours exprimée à travers l’évocation de la culture orientale. » —— Giorgio Armani

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Thibaut Mathieu RÉALISATIO­NAlexis Armanet PHOTOSNico­las Milon TEXTE
 ??  ?? C’EST AVEC L’ARCHITECTE PETER MARINO que Giorgio Armani a remanié son petit palais xviie milanais. SUR UN CABINET EN PARCHEMIN,un portrait de Giorgio Armani par Francesco Clemente et un tigre chiné en Asie.
C’EST AVEC L’ARCHITECTE PETER MARINO que Giorgio Armani a remanié son petit palais xviie milanais. SUR UN CABINET EN PARCHEMIN,un portrait de Giorgio Armani par Francesco Clemente et un tigre chiné en Asie.
 ??  ?? LE LONG COULOIR est rythmé par des tables et des lampes issues des premières collection­s Armani/Casa d’une part, et des paravents du Japon de l’autre. Au centre, deux panthères années 1930 en bronze. Contrastan­t avec le tapis en sparterie naturelle, les montants des portes et fenêtres ont été réalisés grâce à la technique rare du Shellac (ou gomme-laque).
LE LONG COULOIR est rythmé par des tables et des lampes issues des premières collection­s Armani/Casa d’une part, et des paravents du Japon de l’autre. Au centre, deux panthères années 1930 en bronze. Contrastan­t avec le tapis en sparterie naturelle, les montants des portes et fenêtres ont été réalisés grâce à la technique rare du Shellac (ou gomme-laque).
 ??  ?? DANS LE BUREAU, devant le cabinet en parchemin, un secrétaire de Jean- Michel Frank et un fauteuil de Le Corbusier. La lampe des années 1930 a été chinée.
DANS LE BUREAU, devant le cabinet en parchemin, un secrétaire de Jean- Michel Frank et un fauteuil de Le Corbusier. La lampe des années 1930 a été chinée.
 ??  ?? LE SALON du premier étage, aux murs entièremen­t habillés de bois de bouleau, est meublé de pièces issues d’anciennes collection­s Armani/Casa, sauf les lampes Gamma encore disponible­s. Le très grand tapis chinois, tout en jeu de motifs et de couleurs, a été acheté dans les années 1980.
LE SALON du premier étage, aux murs entièremen­t habillés de bois de bouleau, est meublé de pièces issues d’anciennes collection­s Armani/Casa, sauf les lampes Gamma encore disponible­s. Le très grand tapis chinois, tout en jeu de motifs et de couleurs, a été acheté dans les années 1980.
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 ??  ?? CAMAÏEU DE TONS NATURELS dans le salon, où meubles et accessoire­s Armani/Casa répondent à une lanterne chinoise.DANS LA SALLE À MANGER, sur fond de damiers noir et blanc, autour d’une table de Jean- Michel Frank, des chaises d’une ancienne collection Armani/Casa. Au mur, un tableau de Pierre Lesieur.
CAMAÏEU DE TONS NATURELS dans le salon, où meubles et accessoire­s Armani/Casa répondent à une lanterne chinoise.DANS LA SALLE À MANGER, sur fond de damiers noir et blanc, autour d’une table de Jean- Michel Frank, des chaises d’une ancienne collection Armani/Casa. Au mur, un tableau de Pierre Lesieur.
 ??  ?? DEVANT LA CHEMINÉE, un fauteuil des années 1930 vintage. Sur la table basse, une lampe Eveline 2 et des boîtes Niven Armani/Casa. Le tapis est japonais.
DEVANT LA CHEMINÉE, un fauteuil des années 1930 vintage. Sur la table basse, une lampe Eveline 2 et des boîtes Niven Armani/Casa. Le tapis est japonais.
 ??  ?? DANS LA SALLE DE BAINS, un bureau des années 1930 chiné joue les coiffeuses. Dessus, des vases Narciso en verre de Murano Armani/Casa.
DANS LA SALLE DE BAINS, un bureau des années 1930 chiné joue les coiffeuses. Dessus, des vases Narciso en verre de Murano Armani/Casa.

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