Clara Hardy fait fabriquer ses objets par des vers à soie
C’est dans une ancienne magnanerie des Cévennes, au coeur des champs de mûriers, que Clara Hardy a installé les ateliers de son entreprise, Sericyne. Là, elle éduque
– selon le terme consacré en sériculture – les vers à soie à engloutir des feuilles qu’ils régurgitent en un mélange de fibroïne ( protéine de soie) et de séricine (colle), une fois posés sur des moules dont ils reproduisent la forme. Par ce procédé de 3D naturelle, voire de 2D, les insectes ne produisent plus de cocon mais des objets comme des abat-jour, des boîtes ou encore des bustiers sans couture. C’est lors de ses études à l’École Boulle que la jeune femme s’est intéressée à la filière de la soie. « J’ai rencontré les différents acteurs du secteur, des éleveurs aux tisseurs, et j’ai découvert un domaine reposant sur une multitude d’étapes de fabrication. Mon précédé permet de concevoir des produits finis en trois étapes, là où il en faut traditionnellement six. » La texture non tissée se prêtant au domaine de la décoration davantage qu’à la mode, Clara Hardy a conçu des luminaires. Sericyne collabore aussi avec des designers comme Dan Yeffet, Élise Fouin ou encore Bastien Chevrier pour une lampe développée avec l’éditeur Foscarini. « Je travaille également au décor d’un château à travers des bas-reliefs muraux », ajoute la jeune créatrice d’entreprise.
« Au-delà du matériau, nous repensons toute une filière de production. »