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Un rêve de collection­neur

C’est sur le Grand Canal de Venise que le décorateur Chahan Minassian et l’antiquaire Colnaghi ont orchestré cette déambulati­on parmi de sublimes pièces de collection. Ou comment célébrer l’art de vivre avec l’art.

- Jose Manuel Alorda PHOTOS Oscar Duboÿ TEXTE

Sur le Grand Canal de Venise, le décorateur Chahan Minassian et l'antiquaire Colnaghi ont orchestré une déambulati­on célébrant l'art de vivre avec l'art.

L’ histoire commence il y a un an à peine, avec Flora et Camillus, deux têtes du iie siècle qu’un marchand a fait monter, au xv1e siècle, sur un corps en marbre drapé d’albâtre. Les deux sculptures romaines atterrisse­nt chez le grand antiquaire Colnaghi, où l’on s’affaire aussitôt à leur trouver un écrin digne de ce nom… Qui mieux que Chahan Minassian ? Et, en effet, le décorateur trouve d’emblée la solution : un somptueux mur sculptural noir en laiton et étain signé Pierre Sabatier en 1973. Quelques rendez-vous plus tard, l’ensemble trône déjà dans la salle à manger de l’ancienne abbaye San Gregorio sur le Grand Canal de Venise, petite merveille gothique transformé­e pour l’occasion en véritable fantasme de collection­neur. Entre les vedute italiennes, les céramiques d’Antoinette Faragallah, les lustres de Murano, les bustes romains, les fauteuils de Paul Evans e tutti quanti, l’associatio­n Chahan Minassian-Colnaghi n’a pas lésiné. Au total, environ 280 pièces, plus 130 oeuvres sur 1 500 mètres carrés.

Magnificen­ce de la démesure

Et, après tout, pourquoi choisir ? Le décorateur l’avoue spontanéme­nt : « L’idée est, avant tout, de montrer un art de vivre et “comment on vit avec les collection­s”. Mes propres maisons sont toutes archi pleines, car lorsque j’aime quelque chose, je veux vivre avec, sans me poser trop de questions. Il n’y a pas de préméditat­ion. » Un véritable exercice d’ensemblier pour le décorateur, qui ose les mélanges inattendus et introduit notamment les brutaliste­s français qui lui sont chers, tout en donnant au passage une nouvelle vie aux éléments anciens, jamais trop monumentau­x. Il ne faut pas avoir peur des superlatif­s chez Chahan Minassian : « Moi, je travaille pour l’effet waouh ! Ici, les sculptures sont volontaire­ment posées sur des socles, il n’y a pas de rideaux →

Lustres de Murano, vedute italiennes, bustes romains, fauteuils de Paul Evans… vivent ici en toute harmonie.

 ??  ?? LE VESTIBULE ouvre sur le Grand Canal. De part et d’autre de la double porte, deux sculptures contempora­ines Vessels en bronze de Marie Khouri. Sous deux lustres en céramique Bernacle signés Chahan Design et Antoinette Faragallah, trône un labrum romain en giallo antico du ier- iie siècle. À droite, une sculpture Passages en étain et laiton de Pierre Sabatier (1968). À gauche, en amorce, un mur sculptural Sylphion en céramique de Peter Lane.
LE VESTIBULE ouvre sur le Grand Canal. De part et d’autre de la double porte, deux sculptures contempora­ines Vessels en bronze de Marie Khouri. Sous deux lustres en céramique Bernacle signés Chahan Design et Antoinette Faragallah, trône un labrum romain en giallo antico du ier- iie siècle. À droite, une sculpture Passages en étain et laiton de Pierre Sabatier (1968). À gauche, en amorce, un mur sculptural Sylphion en céramique de Peter Lane.
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À L’ÉTAGE, autour d’une table en laiton américaine années 1970, des fauteuils d’Adrian Pearsall (1970). Dessus, un bougeoir en verre de Murano, de Maison Pauly (1950), un buste en bronze de Dionysos du siècle, une céramique Honeycomb de Peter Lane, un vase en céramique de Bruno Gambone (1997) et une paire de bougeoirs en bronze siècle. Lustre en verre de Murano 1960 de Galliano Ferro. Tapis 1930. xviiie xvie
LE DÉCORATEUR Chahan Minassian. À L’ÉTAGE, autour d’une table en laiton américaine années 1970, des fauteuils d’Adrian Pearsall (1970). Dessus, un bougeoir en verre de Murano, de Maison Pauly (1950), un buste en bronze de Dionysos du siècle, une céramique Honeycomb de Peter Lane, un vase en céramique de Bruno Gambone (1997) et une paire de bougeoirs en bronze siècle. Lustre en verre de Murano 1960 de Galliano Ferro. Tapis 1930. xviiie xvie
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peinture Intérieur de Saint- Pierre de Rome de Wilhelm Schubert van Ehrenberg (1665), une méridienne en bronze (Chahan Design). Dans le second salon, sur les guéridons Trumpet en céramique et travertin de Peter Lane (Chahan Design), un vase en verre de Murano de Martinuzzi de 1930, une Flora Farnese en bronze du xviie et une lampe Chochin en céramique de Shizue Imai.
AU REZ- DE- CHAUSSÉE, sous la peinture Intérieur de Saint- Pierre de Rome de Wilhelm Schubert van Ehrenberg (1665), une méridienne en bronze (Chahan Design). Dans le second salon, sur les guéridons Trumpet en céramique et travertin de Peter Lane (Chahan Design), un vase en verre de Murano de Martinuzzi de 1930, une Flora Farnese en bronze du xviie et une lampe Chochin en céramique de Shizue Imai.
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 ??  ?? DANS LE GRAND SALON, face à un canapé américain années 1980, une table basse en bronze et étain de Philip & Kelvin Laverne (1965). Dessus, une coupe Starfish en céramique d’Antoinette Faragallah. De part et d’autre, deux fauteuils brutaliste­s en bois, résine et cuir tressé de Paul Evans (vers 1970) et, posées sur deux table basse en bois laqué et laiton d’Arthur Elrod (1970), deux lampes Chochin en céramique de Shizue Imai. À droite, face à un autre canapé américain, une paire de tables en marbre et laiton de Giacomo Raffaeli ( xviiie siècle) et une grande table basse cabochon en céramique de Peter Lane. Au premier plan, de dos, une chaise sculptural­e de Sylvain Contini (vers 1960). Au fond, devant un cabinet en cuivre, acier, laiton et bois de Paul Evans (1968), un banc Sekhmet en bronze et feuilles d’or signé Harumi Klossowska de Rola. Devant, un rideau en laiton perforé à l’acide de Philip & Lelvin Laverne (1980). Tapis en velours de laine de Sonia Delaunay (1940-1950).
DANS LE GRAND SALON, face à un canapé américain années 1980, une table basse en bronze et étain de Philip & Kelvin Laverne (1965). Dessus, une coupe Starfish en céramique d’Antoinette Faragallah. De part et d’autre, deux fauteuils brutaliste­s en bois, résine et cuir tressé de Paul Evans (vers 1970) et, posées sur deux table basse en bois laqué et laiton d’Arthur Elrod (1970), deux lampes Chochin en céramique de Shizue Imai. À droite, face à un autre canapé américain, une paire de tables en marbre et laiton de Giacomo Raffaeli ( xviiie siècle) et une grande table basse cabochon en céramique de Peter Lane. Au premier plan, de dos, une chaise sculptural­e de Sylvain Contini (vers 1960). Au fond, devant un cabinet en cuivre, acier, laiton et bois de Paul Evans (1968), un banc Sekhmet en bronze et feuilles d’or signé Harumi Klossowska de Rola. Devant, un rideau en laiton perforé à l’acide de Philip & Lelvin Laverne (1980). Tapis en velours de laine de Sonia Delaunay (1940-1950).

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