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Oser la couleur

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Près de Bolzano, en Italie, la Casa Tabarelli est l’une des oeuvres maîtresses de l’architecte Carlo Scarpa, notamment grâce à sa palette de couleurs étonnante.

Dans le nord de l’Italie, à quelques encablures de la frontière autrichien­ne, se tient la Casa Tabarelli. C’est l’une des oeuvres maîtresses de l’architecte Carlo Scarpa, emblématiq­ue d’une liberté de conception qui s’exprime notamment à travers une palette étonnante.

Comme un écho aux couleurs de la nature, la maison affiche des tons intenses et chaleureux.

Au premier abord, l’architectu­re n’est pas percutante. À la fois relativeme­nt cachée et plutôt basse, la maison ne déploie ses immenses volumes et ses vastes ouvertures qu’à l’intérieur. Là, ses baies vitrées de taille et de hauteurs variées inondent de lumière une structure bien plus haute de plafond qu’elle n’en donne l’impression à l’extérieur. La Casa Tabarelli cache bien son jeu… et quel jeu ! Réalisée par Carlo Scarpa et Sergio Los – Scarpa n’ayant jamais passé son diplôme d’architecte, il devait toujours s’associer pour signer ses réalisatio­ns et fut diplômé DPLG post-mortem –, la Casa Tabarelli doit son nom à Gianni Tabarelli, dont le grand-père Antonello s’établit dans le négoce de meubles à Arco en 1882. C’est en 1958 que Gianni, grand amateur d’art et de design, se lie d’amitié avec les éditeurs Dino Gavina, Cesare Cassina, Paolo Boffi et Maddalena De Padova et ouvre, à Bolzano, le premier magasin de la Péninsule consacré à l’élite du design italien du moment. Fervent admirateur des futuristes et des dadaïstes, Gianni Tabarelli fait aussi partie d’un groupe intellectu­el lié à Man Ray, Marcel Duchamp ou Giacomo Balla : c’est ainsi qu’il rencontre les frères designers Achille et Pier Giacomo Castiglion­i… et Carlo Scarpa.

Une villa dans les vignes

Quand, en 1968, sa femme Laura tombe sous le charme des collines qui entourent Cornaiano, un village dans les vignes à quelques kilomètres de Bolzano, Gianni Tabarelli, claustroph­obe avéré ayant toujours besoin d’espace, saute sur l’occasion et propose à son ami Carlo Scarpa de leur dessiner une maison. Ce dernier conçoit une villa qui s’inscrit dans le paysage avec vue sur les vignes, où tout est pensé pour ne rien perdre

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 ??  ?? DANS L’ENTRÉE DE LA MAISON, l’architecte a joué avec l’espace, entièremen­t dessiné par une utilisatio­n très sophistiqu­ée des couleurs. Sur l’étagère de bois, une sculpture en verre de Napoleone Martinuzzi.
Sarah de Beaumont RÉALISATIO­N Jonathan Frantini PHOTOS Nicolas Milon TEXTE
DANS L’ENTRÉE DE LA MAISON, l’architecte a joué avec l’espace, entièremen­t dessiné par une utilisatio­n très sophistiqu­ée des couleurs. Sur l’étagère de bois, une sculpture en verre de Napoleone Martinuzzi. Sarah de Beaumont RÉALISATIO­N Jonathan Frantini PHOTOS Nicolas Milon TEXTE
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 ??  ?? DANS LA SALLE À MANGER, sous les stucs jaune et rose du plafond, une table de Carlo Scarpa est entourée de chaises Super Leggera de Gio Ponti. Gobelets, pichet et assiettes en céramique de Pantelleri­a.
LA MAISON a été conçue pour s’insérer dans le paysage de vignes environnan­t, n’en rien laisser perdre à aucun moment.
DANS LA SALLE À MANGER, sous les stucs jaune et rose du plafond, une table de Carlo Scarpa est entourée de chaises Super Leggera de Gio Ponti. Gobelets, pichet et assiettes en céramique de Pantelleri­a. LA MAISON a été conçue pour s’insérer dans le paysage de vignes environnan­t, n’en rien laisser perdre à aucun moment.
 ??  ?? LE SALON, tout en douceur entre murs de béton roses, à base de briques concassées, et plafond de stuc jaune. Entre deux longues banquettes de Kazuhide Takahama pour Gavina, 1965, une table basse Laccio de Marcel Breuer, sur laquelle est posé un vase de Napoleone Martinuzzi. Sur la cheminée, typique du travail de Carlo Scarpa, à gauche, des vases boules en céramique de Pantelleri­a, à droite, une sculpture Crescita de Carlo Scarpa et, au bout, un vase d’Andrea Branzi. Au- dessus, un tableau d’Ettore Spalletti.
LE SALON, tout en douceur entre murs de béton roses, à base de briques concassées, et plafond de stuc jaune. Entre deux longues banquettes de Kazuhide Takahama pour Gavina, 1965, une table basse Laccio de Marcel Breuer, sur laquelle est posé un vase de Napoleone Martinuzzi. Sur la cheminée, typique du travail de Carlo Scarpa, à gauche, des vases boules en céramique de Pantelleri­a, à droite, une sculpture Crescita de Carlo Scarpa et, au bout, un vase d’Andrea Branzi. Au- dessus, un tableau d’Ettore Spalletti.
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