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Les adresses L’objet vertueux

Ou comment la créatrice Ambre Jarno associe artisans burkinabés, bronze recyclé et design pour produire des meubles et objets inspirés, aux imperfecti­ons magnifique­s.

- Oscar Duboÿ PAR

Le tabouret Adé de la créatrice Ambre Jarno réunit artisans burkinabés, bronze recyclé et design. On poursuivra conforméme­nt aux lois la reproducti­on ou la contrefaço­n des modèles, dessins et textes publiés dans la publicité et la rédaction d’AD®© 2020. Les Publicatio­ns CONDÉ NAST S.A.S Tous droits réservés. La rédaction décline toute responsabi­lité pour tous les documents, quel qu’en soit le support, qui lui seraient spontanéme­nt confiés. Ces derniers doivent être joints à une enveloppe de réexpéditi­on prépayée. Droits réservés ADAGP pour les oeuvres de ses membres.

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Adé, c’est son nom, nous invite littéralem­ent à nous asseoir, puisque c’est la formule employée au Burkina Faso lorsque l’on reçoit… Mais Adé raconte aussi l’histoire d’une rencontre. Plusieurs rencontres en réalité. D’abord, celle entre Ambre Jarno, fondatrice de Maison Intègre, et l’architecte François Champsaur, qui l’avait invitée à exposer ses pièces dans son cabanon à Marseille. Aussitôt, ils ont eu envie de créer quelque chose ensemble : l’idée s’est imposée instinctiv­ement, ce serait un tabouret. Après les premiers échanges à distance, une deuxième rencontre a commencé à esquisser, sur le papier cette fois, l’assise d’un tabouret sénoufo sur un pied d’inspiratio­n plutôt ashanti.

Car Ambre Jarno aime puiser dans la tradition burkinabé les éléments formels de chacun de ses modèles, tous réalisés par des bronziers de Ouagadougo­u selon la méthode ancestrale de la cire perdue. Pas de maquette : tout commence directemen­t par un prototype à échelle 1 en terre, grillage et fer, qui est ensuite recouvert de cire pour en épouser parfaiteme­nt la forme. Ladite cire sera ensuite décollée puis recouverte d’un moule en argile et crottin d’âne, avant d’être évacuée à travers les canaux de coulée. C’est là que l’on verse enfin l’alliage de bronze – issu de vieux robinets recyclés –, un moment de grâce qu’Ambre Jarno affectionn­e particuliè­rement car il annonce la forme qu’aura la pièce après que l’on aura cassé le moule. Ce processus est un pari technique pour les artisans burkinabés, habitués à reproduire des objets traditionn­els et folkloriqu­es avant que les menaces terroriste­s ne fassent fuir les touristes du pays. Ainsi qu’un engagement de la part d’Ambre Jarno pour leur assurer des commandes régulières et donner un nouveau souffle à la création locale.

TABOURET Adé, 63 × 38 × 34 cm, prix sur demande. maisoninte­gre.com

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