Vous ne viendrez plus chez nous par hasard
S’il a jadis fallu l’énergie des esclaves pour labourer la terre, vêtir les empereurs et construire les villes, aujourd’hui les énergies fossiles ont graduellement pris la place des esclaves avec les moteurs à combustion et autres techniques facilitant le travail. Si bien que lorsque le mouvement abolitionniste commença à avoir gain de cause à partir des années 1850, c’est qu’il pouvait d’une certaine manière compter sur deux formidables alliés invisibles : le charbon et le pétrole. Dans un portrait passionnant de notre rapport à l’énergie à travers l’histoire, Nikiforuk nous emmène dans la Rome antique et sa décadente exploitation des esclaves, dans l’Angleterre industrielle suite à l’invention de la machine à vapeur, puis aux États-Unis à travers la transformation complète de la société américaine suite à l’avènement du pétrole. Mais si naguère il n’y avait que les maîtres qui dépendaient de leurs esclaves, nos sociétés dépendent aujourd’hui plus que jamais de l’or noir. Nos modes de vie extravagants reposent sur l’accès à une énergie abordable, alors que nos carburants esclaves se raréfient et deviennent ainsi de plus en plus dispendieux, sans parler de l’impact écologique qui résulte de leur exploitation intensive. D’une certaine manière, nous agissons comme les propriétaires d’esclaves d’autrefois dans notre manière d’utiliser l’énergie et les ressources. Qu’adviendrat-il lorsque celles-ci s’épuiseront ? Selon l’auteur, nous avons besoin d’un mouvement radical d’émancipation qui sache relever notre défi commun le plus pressant : apprendre à utiliser l’énergie et les ressources dans les limites de la planète et à une échelle véritablement humaine. Le pétrole et la nouvelle servitude par Andrew Nikiforuk.