Architecte ou architecte d’intérieur ?
Aménagement d’espaces, design d’espace. Peu à peu, nous constatons une éviction du terme d’architecture au profit de ces désignations, qui permettent un peu plus de segmenter la mission d’architecte et de laisser entendre que tout un chacun a les outils pour le faire
Combles
David-Olivier Descombes, architecte d'intérieur (Paris) : « J'essaie toujours d'entretenir en volume et en plan, une relation étroite entre le contexte et la proposition de projet. Le travail de l'architecte et celui de l'architecte d'intérieur sont les mêmes, seule l'échelle de travail change. Le paysage est à l'architecture ce que le bâtiment est à l'aménagement intérieur. Le contexte est une règle dans la conception d'espaces mais le programme du client l'est tout autant. Comprendre les enjeux opérationnels et économiques d'une boutique ou d'un restaurant, n'impliquera pas les mêmes réponses que l'étude d'un projet résidentiel. Si l'intimité et les habitudes de vie quotidiennes ont une place centrale dans la création d'un logement, c'est bien souvent au détriment des questions de rentabilité, contrairement à un projet commercial par exemple. Cependant, certains projets, comme l'hôtellerie, sont de véritables traits d'union entre les attentes d'une activité commerciale et les enjeux du cadre de vie résidentiel. J'affectionne particulièrement ce type de commande. Au-delà du contexte et du programme, qui sont plutôt traités par l'organisation du plan ou la sculpture des espaces, viennent les émotions. Elles sont généralement transmises par les choix de couleurs et de matières qui sont en lien direct avec nos sens. Le toucher, l'odeur et la couleur d'un matériau peuvent alors exprimer l'essence du projet. Les combinaisons de matériaux sont propres à chaque histoire mais ne peuvent se faire au détriment de l'inconscient collectif, de l'imaginaire… C'est alors que nous pouvons décider de surprendre, de rassurer, de faire rêver. En travaillant de cette manière, je m'efforce d'obtenir des espaces élégants, qu'ils soient traités en marbre ou en plâtre. Si le plan devait être la rationalité, et la matière la sensualité, alors la décoration serait théâtralité. Le mobilier, les luminaires, la végétation forment un tout pour écrire l'histoire que les usagers voudront se raconter en évoluant dans les espaces que nous dessinons ». « L'idée était d'évoquer les souspentes d'une toiture traditionnelle tout en structurant le volume de la chambre et de son lit. Dormir sous les toits, quoi de plus confortable ? La cabane de l'enfance n'est jamais loin dans notre imaginaire... Toutefois, mettre en valeur la charpente ne devait pas se faire au détriment du vocabulaire contemporain développé dans l'hôtel. Nous avons donc peint cette poutre de la couleur des murs pour concentrer son effet graphique, et atténuer sa fonctionnalité architecturale ». David-Olivier Descombes a été le mandataire de l'équipe de conception qui a été assurée en collaboration avec Gabrielle Aries et Benjamin Hucorne. Charlotte Couderc, architecte locale co-traitante, a assuré, quant à elle, le suivi du chantier sur place.