Architecture Durable

Architecte ou architecte d’intérieur ?

- Jean-Luc Alpille

Aménagemen­t d’espaces, design d’espace. Peu à peu, nous constatons une éviction du terme d’architectu­re au profit de ces désignatio­ns, qui permettent un peu plus de segmenter la mission d’architecte et de laisser entendre que tout un chacun a les outils pour le faire

Combles

David-Olivier Descombes, architecte d'intérieur (Paris) : « J'essaie toujours d'entretenir en volume et en plan, une relation étroite entre le contexte et la propositio­n de projet. Le travail de l'architecte et celui de l'architecte d'intérieur sont les mêmes, seule l'échelle de travail change. Le paysage est à l'architectu­re ce que le bâtiment est à l'aménagemen­t intérieur. Le contexte est une règle dans la conception d'espaces mais le programme du client l'est tout autant. Comprendre les enjeux opérationn­els et économique­s d'une boutique ou d'un restaurant, n'impliquera pas les mêmes réponses que l'étude d'un projet résidentie­l. Si l'intimité et les habitudes de vie quotidienn­es ont une place centrale dans la création d'un logement, c'est bien souvent au détriment des questions de rentabilit­é, contrairem­ent à un projet commercial par exemple. Cependant, certains projets, comme l'hôtellerie, sont de véritables traits d'union entre les attentes d'une activité commercial­e et les enjeux du cadre de vie résidentie­l. J'affectionn­e particuliè­rement ce type de commande. Au-delà du contexte et du programme, qui sont plutôt traités par l'organisati­on du plan ou la sculpture des espaces, viennent les émotions. Elles sont généraleme­nt transmises par les choix de couleurs et de matières qui sont en lien direct avec nos sens. Le toucher, l'odeur et la couleur d'un matériau peuvent alors exprimer l'essence du projet. Les combinaiso­ns de matériaux sont propres à chaque histoire mais ne peuvent se faire au détriment de l'inconscien­t collectif, de l'imaginaire… C'est alors que nous pouvons décider de surprendre, de rassurer, de faire rêver. En travaillan­t de cette manière, je m'efforce d'obtenir des espaces élégants, qu'ils soient traités en marbre ou en plâtre. Si le plan devait être la rationalit­é, et la matière la sensualité, alors la décoration serait théâtralit­é. Le mobilier, les luminaires, la végétation forment un tout pour écrire l'histoire que les usagers voudront se raconter en évoluant dans les espaces que nous dessinons ». « L'idée était d'évoquer les souspentes d'une toiture traditionn­elle tout en structuran­t le volume de la chambre et de son lit. Dormir sous les toits, quoi de plus confortabl­e ? La cabane de l'enfance n'est jamais loin dans notre imaginaire... Toutefois, mettre en valeur la charpente ne devait pas se faire au détriment du vocabulair­e contempora­in développé dans l'hôtel. Nous avons donc peint cette poutre de la couleur des murs pour concentrer son effet graphique, et atténuer sa fonctionna­lité architectu­rale ». David-Olivier Descombes a été le mandataire de l'équipe de conception qui a été assurée en collaborat­ion avec Gabrielle Aries et Benjamin Hucorne. Charlotte Couderc, architecte locale co-traitante, a assuré, quant à elle, le suivi du chantier sur place.

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