.270 Win. contre 7x64
Cruel dilemne? Eh bien non!
Deux calibres emblématiques, l’un européen, l’autre américain. Ils n’ont pas été créés pour faire le même usage, pourtant on les retrouve souvent opposés chez nous dans les mêmes endroits. Lequel préférer en toute objectivité ?
L’arrivée de la 7x64 mm remonte à 1917 : oui, nous nous approchons à grands pas du centenaire de cette cartouche d’usage quasi universel. Directement dérivée de la 7 x 57 mm – au point de reprendre, à epsilon près, les caractéristiques de la prise de rayure de la cartouche Mauser de 1893 –, la 7 x 64 mm ne tarda guère à s’imposer, tout comme sa version à bourrelet appelée 7 x 65 mm R. Elle imposa également la balle Tig du même auteur qui comme la Tug représentait un évident progrès. Tout ce qui a compté ou compte en co re en Europe, en matière de fabricants de carabines comme d’encartoucheurs, a sorti du 7 x 64 mm. Et, contrairement à ce qui arrive bien souvent, la très remarquable précision intrinsèque de la 7 x 57 mm Mauser s’est transmise à sa descendante. On sait de puis son apparition que la 7 x 64 mm convient à merveille au tir de tous les grands gibiers européens pour peu qu’on choisisse en parfaite connaissance de cause un projectile de qualité. Dès ses débuts, la 7 x 64 mm Brenneke utilisait des balles assez lourdes, et cet emploi perdure, ce qui est une excellente chose. 10,5, 11 et 11,5 g apportent un degré de souplesse d’emploi rarement atteint par des munitions courantes. Si on doit réserver les projectiles de moins de 11 g à l’approche et à l’affût, les balles les plus lourdes donnent de très bons résultats en battue, à condition de placer correctement l’impact, comme avec n’importe quelle cartouche.
Une guerre de positions
Le passage massif au grand gibier qui a suivi la raréfaction des petits gibiers, massacrés par la myxomatose en France et l’adoption un peu partout en Europe de pratiques agricoles de plus en plus productivistes, a donné toute sa place à la 7x64 mm Brenneke chez nous, sans parler de l’interdiction de cartouches tout aussi polyvalentes comme le .30-06 ou le 8x57 IS (voir pages suivantes). Sans doute est-elle aujourd’hui un (tout petit) peu négligée, ne serait-ce que parce que l’arrivée, entre les années 1960 et le début des années 2000, des « magnum longues puis courtes » a séduit bien des gens qui cherchaient plus sans toujours pouvoir déterminer si ce « plus » était un « mieux » mais qui finissaient en tout cas par se laisser convaincre. Historiquement, et toujours dans le droit fil de ses origines, la 7x64 mm a favorisé les projectiles lourds pour le calibre, entre 10,50 et 11,75 g, avec un grand succès. Dès les débuts, les encartoucheurs ont proposé des chargements à la fois rapides et efficaces en surfant sur la demande et offrent aujourd’hui des projectiles de grande qualité. Les balles les plus récentes à expansion contrôlée et noyau soudé (Evo, Oryx et Geco Plus) contribuent à l’obtention de résultats parfois spectaculaires en battue de sangliers. Il en va de même des projectiles homogènes dits « sans plomb », avec une mention particulière pour la Fip de Thifan Industries. Cela dit, une simple Plastic Point (Norma) donne souvent des résultats parfaits. Face à la 7 x 64, la .270 Winchester fait presque figure de jeunette puisqu’elle est née en 1925 avec la carabine Winchester Model 54. Cette cartouche est l’une des rares vraies 7 mm du marché, avec un diamètre de projectile de 7,04 mm. Directement dérivée de la .30-06 Springfield, elle visait à « boucher un trou » dans la gamme des calibres de grande chasse en procurant pour la première fois aux chasseurs américains tension de trajectoire, précision et