9,3 x 62 et 74R contre .30 R Blaser
Un match déséquilibré ?
9,3 mm contre 8 mm : sur le papier, le match est inégal, les 9,3 dominent l’univers de la battue de grand gibier depuis des décennies. Mais, depuis 1990, le .30 R Blaser vient concurrencer la 9,3 x 74 R au rayon des calibres d’express.
Là encore, ce sont les armes disponibles qui font la différence, pour des raisons strictement économiques. La 9,3 x 62 mm est apparue en 1905 dans des fusils et carabines qui utilisaient des mécaniques courantes et offraient une possibilité de répétition, par opposition aux armes basculantes, plus coûteuses et donc moins répandues. Le marché de destination ? Les colonies allemandes d’Afrique australe et méridionale. Pari gagné, et la munition ne manqua pas ensuite de gagner l’Europe. Quant à la 9,3 x 74 mm R, plus ancienne, elle est réservée aux armes basculantes. Toutes deux se sont taillé une place enviable, reconduisant les performances des anciens calibres à poudre noire et bénéficiant, au fil des années, des progrès réalisés en matière de projectiles modernes et de poudres plus efficientes. Les effets « in vivo » de ces projectiles sont identiques, nous avons affaire à deux quasi-jumelles balistiques. A moyens identiques, résultats identiques, cela va de soi. La différence est cosmétique : la 9,3 x 74 mm R reste une cartouche du XIXe siècle, la 9,3 x62 est, à n’en pas douter, une cartouche du XXe, offrant une précision largement suffisante et autorisant des coups de longueur parfois spectaculaires. Selon les armes employées, les deux 9,3 mm se prêtent aussi bien aux affûts qu’aux battues. L’arrivée d’armes semi-automatiques ou à mouvement rectiligne a apporté de nouvelles perspectives. Un nombre considérable d’armes existe et cela perdurera. L’avantage en termes d’affût ou d’approche est sans doute du côté des carabines à répétition à verrou en ce qui concerne la 9,3 x 62 mm. En dehors de relativement rares kipplaufs, la 9,3x74 mm R demeure une cartouche de carabine express.
Un challenger
inattendu
Le côté un peu « classique » des armes basculantes, le profil fort antique de la longue cartouche de 9,3x74 mmR, l’émergence constatée des calibres magnum en 0,308 pouce devaient faire réfléchir. Une cartouche ceinturée peut fort bien être chambrée dans une carabine basculante « faite pour », mais développe des pressions qui obligent à s’en tenir à des armes de très haute qualité et impose