8x68S contre .300 Weatherby magnum
Le match des magnum costauds
Ces deux-là sont des monstres de puissance. Elles ont eu leur heure de gloire dans les années 70-80, sont moins en vogue à l’heure actuelle, mais revendiquent toujours une énergie rare et capable de tout chasser en France et ailleurs.
Ala toute fin des années 1930, on se contentait en Europe de cartouches directement dérivées des grands calibres militaires du début du siècle, sans chercher à en dépasser outre mesure la performance dans un contexte cynégétique classique. Mais l’apparition des premiers vrais magnum comme le .300 H& H ne pouvait pas laisser indifférents armuriers et encartoucheurs du continent ou des « colonies » nord-américaines. La réponse allemande fut la 8 x 68 mm, qui utilisait les mêmes projectiles en leur faisant gagner quasiment 200 m/s. Cela, en dehors de l’énergie cinétique brute, procurait des avantages certains de trajectoire et augmentait considérablement ce que j’appelle « l’allonge ». Ce fut un succès, mais seulement après la Seconde Guerre mondiale, une fois le monde remis sur ses rails. Une balle de 13 g lancée à 915 m/s, c’est plus que respectable, et ça demeure une excellente performance en 2013. La cartouche de 8 x 68 mmS a été développée spécifiquement, comme la 6,5 x 68 mm, pour « passer » dans une mécanique de type Mauser 98 tout à fait ordinaire sans demander de modifications majeures. C’est pourtant bien une magnum qui ne dit pas son nom. Les dimensions de son étui sont uniques : il ne s’agit pas d’un décalque d’un autre étui déjà répandu, mais bel et bien d’une création ex nihilo. Il y a eu, fort confidentiellement, quelques armes basculantes chambrées pour une version à bourrelet appelée 8 x 68 mmRS. Majoritairement, cependant, notre cartouche se trouve dans des carabines à répétition manuelle, à mouvement rectiligne mais surtout à quatre mouvements. On attribue souvent à la 8 x 68 mm une réputation de distributeur de baffes. La faute en est aux armes des débuts, majoritairement mal dessinées, trop pentues et trop minces en ce qui concerne leurs crosses. Des conditions qui engendrent forcément un recul significatif compte tenu des volumes de la cartouche. Dans une Blaser R8, avec son busc haut et l’épaisseur conséquente de la crosse, cela revient à l’équivalent d’une .300 Winchester magnum un peu musclée. Comme, en outre, un canon de 66 cm s’avère nécessaire, la 8 x 68 mm est demeurée avant tout une cartouche d’approche et d’affût. Beaucoup de chasseurs européens