A vos marques, prêts ? Partez !
L’importance d’un bon départ
Rien ne sert de courir, il faut partir à point, dit la fable… Avec votre fusil, c’est pareil ! Le coup doit partir quand vous le souhaitez et avec l’impulsion désirée, ni trop dure ni trop souple. Autrement dit, mieux vaut prendre de bons départs.
Que vous soyez chasseur ou tireur sportif, pour atteindre votre objectif, il vous faut avoir de bons départs, ou plutôt que la mono ou la double détente de votre arme en soit dotée. Souvent négligé et sous-estimé, le réglage des départs est un élément essentiel pour votre réussite. Il faut lui accorder autant d’importance qu’une mise en conformation ou que le choix d’un calibre, d’une optique ou d’une charge de plombs. C’est l’une des causes principales d’échecs répétés et en apparence inexplica- bles. La mécanique doit posséder un enchaînement parfait et être tarée au poids adéquat. L’oeil affûté et le doigt sur la détente, vous pouvez alors espérer un résultat optimal.
Trop lourd ou trop léger
Trop dure, la pression à exercer sur la détente sera trop forte, au point que vous allez faire baisser les canons de votre fusil et risquer de tirer vers le bas, laissant la vie sauve à cette bécassine tant convoitée. Au contraire, avec des départs trop légers, les tirs seront très rapides, mal maîtrisés. C’est inefficace et parfois dangereux, en cas de tir involontaire au moment de la fermeture du fusil ou de la mise en joue. Pour vous assurer du bon réglage des départs de votre arme, votre armurier vérifiera à l’aide d’un peson la pression à exercer sur les détentes. Cet outil peut être mécanique, il consiste alors en un ressort qui déplace un curseur jusqu’au déclenchement du coup. On regarde la graduation face à laquelle est arrêté le curseur, c’est le poids des départs. Mais le plus souvent désormais le
peson est électronique : le départ du coup entraîne une mesure électronique s’affichant sur un écran à cristaux liquides. Une technique simple pour peser vous-même vos départs consiste – après avoir armé votre fusil au préalable déchargé – à accrocher des poids à une des extrémités d’une ficelle et à passer l’autre extrémité, terminée par une boucle, dans la queue de détente. On augmente progressivement les poids jusqu’au déclenchement du tir.
Repartir du bon pied
Idéalement, le premier coup doit être aux alentours de 1,8 kg et le second de 2 kg. Pour le tir sportif, les poids peuvent être plus légers. Avec le temps, un départ bien réglé peut se durcir ou s’alléger selon la qualité de l’acier et de la trempe. Pour faire partir le coup, vous appuyez sur la queue de détente qui soulève la gâchette et celle-ci libère le chien. Un départ mal réglé provient d’une gâchette usée qui ne fait plus son travail et retient trop ou pas assez le chien. Pour ajuster le départ, votre armurier interviendra donc sur cette pièce à l’aide d’une lime diamant, puis au papier de verre très fin. Pour obtenir un départ plus lourd, on s’attaquera au bec de gâchette pour lui donner un angle plus aigu afin qu’il retienne mieux le chien. Inversement, pour obtenir un départ plus léger, on cassera cet angle pour que la libération du chien soit plus aisée – il arrive que le cran du chien soit usé. Il ne restera à votre armurier qu’à remonter l’arme et à vérifier de nouveau la pression des détentes pour s’assurer de la qualité de sa réparation. Pensez à vous assurer que la mécanique de votre arme est parfaitement ajustée, gage de départs francs et nets, qui ne grattent pas. Une usure prématurée étant souvent due à une mauvaise qualité de l’acier ou de la trempe, votre armurier pourra alors recourir à une nouvelle cémentation. Tous ces remèdes devraient vous permettre de repartir du bon pied et de savourer les félicitations de vos partenaires de chasse.