Pour le tir sportif
Pour le trap ou la fosse, la présence d’un et même de deux guidons ( un final classique et un autre intermédiaire à mi- canon) est pleinement justifiée. Dans ces disciplines, le tireur est autorisé à monter le fusil avant de faire appel à la cible, il doit donc pouvoir vérifier que le guidon avant est juste au- dessus de celui du milieu et dans l’axe de ce dernier, formant ainsi une figure en huit, afin d’obtenir à chaque tir la même visée. Pour ces disciplines qui nécessitent une précision de carabine dans le traitement d’une variété limitée d’angles, l’utilité du guidon ne fait pas débat.
démontrer son utilité ! Ce qui, j’en conviens, ne lui retire pas sa raison d’être pratique. Une bande sur un canon, ou entre deux canons, aide le tireur à mettre le tube en ligne avec son oeil. Pour autant, une crosse bien ajustée remplit tout aussi efficacement cette tâche, car elle vous permet de tirer où vous regardez sans que vous n’ayez à faire autre chose que monter votre fusil à la joue. A la chasse, où la position, la direction et la vitesse de la cible sont imprévisibles, le tir est fondamentalement différent de celui de fosse ou de trap. On ne vise pas avec un fusil de chas - se. Quand une cible est en vol, il suffit de pointer, et de ne surtout pas regarder son arme. La charge de plombs va où vont vos yeux, la main pointant naturellement là où vous regardez. Là réside le seul secret du tir à l’envol. Considérez- vous comme un basilic, pas la plante aromatique mais la créature mythologique qui peut tuer d’un regard !
Un bon motif pour tirer derrière !
Quand vos yeux sont rivés fortement sur la cible, votre vision périphérique englobe le canon, la bande et peutêtre même le grain d’orge ; mais si vous déplacez votre regard de la cible à l’arme, même pour un instant, vous ralentissez automatiquement votre swing. Pointer est la phase clé du tir de chasse, et la main qui tient les canons pointe où vos yeux regardent ; ne considérez jamais que vos yeux puissent se concentrer sur deux cho - ses en même temps, a fortiori si elles sont à des distances différentes. Si vous privez vos mains de sa référence visuelle, c’est- à- dire la cible, elles s’arrêtent automatiquement. Dès lors, un guidon qui attire l’attention de l’oeil constitue un désastre pour le tir, détournant constamment votre regard de la cible. Auriez- vous l’idée de vous concentrer sur une lecture technique avec de la musique assourdissante dans les oreilles ? Il en est de même pour le tir, n’imposez pas à vos yeux de se concentrer sur une cible en leur mettant un guidon lumineux ou surdimensionné « sous le nez » ! Cet accessoire n’est pas plus en me - su re de résoudre un problème d’oeil directeur inversé. La seule façon de corriger ce défaut est de bloquer la vision de l’oeil qui n’est pas face au canon. Pour y parvenir, vous pouvez coller un morceau de ruban adhésif opaque ou faire un trait de baume à lèvres sur la lentille de vos lunettes de tir, ou simplement prendre l’habitude de fermer l’oeil incriminé. Songez aux meilleurs tirs que vous ayez jamais accomplis, je parie que tous ont été purement instinctifs, faits dans un moment où vous étiez tellement concentré sur la cible que vous aviez perdu toute conscience de votre arme. Si vous avez mis au point un épaulé cohérent et si votre arme est taillée pour vous, vous n’avez nul besoin de vous préoccuper d’elle. Je suis sûr qu’il vous est déjà arrivé de perdre un guidon et qu’un certain temps a pu s’écouler avant que vous en remarquiez l’absence. Cela dit, lorsque cela m’est arrivé, j’ai toujours fini par le remplacer, bien que je tienne l’accessoire pour parfaitement inutile. On ne trace pas si facilement un trait sur des siècles de tradition et d’habitude. Mais si le guidon de votre arme est l’un de ces néons parasites, n’attendez pas de le perdre pour vous en débarrasser au profit d’un modèle simple et discret !