Recharger ses cartouches, oui…
… mais comment débuter ?
A en juger par vos courriers, le rechargement passionne d’ores et déjà nombre d’entre vous et suscite aussi beaucoup de nouvelles vocations. Pour les apprentis rechargeurs, voici tout ce qu’il faut savoir, faire, ne pas faire et acquérir pour débuter cette passionnante aventure.
Vous êtes nombreux à vouloir découvrir le rechargement et con - naître le matériel de base pour bien débuter. Sans vouloir briser les vocations, bien au contraire, je tiens d’abord à rétablir quelques vérités et inviter le futur handloader à bien définir ses besoins et les raisons qui l’amènent à cette pratique. En effet, il existe de nombreuses voies et autant de choix possibles en termes de matériel, mais une donnée reste unique et inchangée : la lecture et la compréhension des règles de sécurité et des principes de base qui président à la bonne marche de ce loisir passionnant. Mais avant tout, examinons quelques-unes des affirmations qui circulent couramment au sujet du rechargement.
« Recharger améliore la précision de nos cartouches »
Hélas, cette affirmation contient une grande part d’illusion. Aujourd’hui, si votre ambition est d’améliorer la précision d’une cartouche de chasse ou de match issue d’un fabricant de réputation reconnue, renoncez ! A fortiori si vous êtes débutant. Seul l’emploi d’un matériel de type match onéreux et la maîtrise complète des techniques et principes du rechargement type bench rest ou compétition vous permettra de réduire, donc d’améliorer, peut-être, vos groupements. Encore faudra-t-il que votre arme, votre optique et surtout vousmême en soyez capables. Si vous ne tirez que cinquante ou cent cartouches par an en utilisant des balles de chasse sérieuses, réputées, donc onéreuses, ne comptez pas faire d’économies, du moins tant que votre matériel ne sera pas amorti. Les prix ont augmenté et, comme pour tout investissement, le seuil de rentabilité est soumis à beaucoup de variables. Si vous pensez qu’il sera facile d’augmenter ou d’améliorer, à balles égales, la vitesse et la tension de trajectoire de vos cartouches par rapport à celles des usines, c’est que vous n’avez pas considéré à leur juste mesure les critères de sécurité, les risques de pressions excessives, de vieillissement prématuré de l’arme, d’accidents et d’assurances. A bon entendeur…
« Recharger, c’est dangereux »
Faux, mais… Comme dans toutes les activités employant des produits combustibles (poudres) ou explosifs (amorces), les risques existent, mais les incidents et accidents découlent toujours du non-respect des règles de sécurité, lois et consignes. Oui, le rechargement exige de suivre des règles. La condition préala- ble pour se lancer dans cette pratique est de se servir d’abord de notre bon sens et d’être méticuleux.
« Recharger ne sert à rien »
Faux ! D’abord, en tant que hobby, le rechargement a la même utilité subjective que tout autre hobby : être un fantastique passe-temps. Et puis, il possède de nombreuses vertus concrètes et mesurables : apaiser armes et munitions, augmenter la précision ( sous bien des réserves, nous venons de le voir), utiliser la balle « qui va bien » , faire revivre une vieille carabine dans un calibre disparu, découvrir la joie de chasser avec « sa cartouche », adapter la puissance de la munition pour faire tirer des enfants, combattre le coup de doigt et utiliser une arme an - cienne. Et même, si on s’entraîne et tire suffisamment, une fois amorti l’équipement de base, faire quelques économies.
« Avant de recharger, il faut avoir beaucoup lu »
Vrai, c’est la base. Dites-vous bien que la lecture combat le vieillissement des neurones, c’est bon pour tout ! Dans le domaine qui nous intéresse, les saines lectures ne manquent pas, même si elles sont souvent rédigées en anglais. Deux excellentes références existent tout de même en français, « le » Malfatti n° 6 et le Guide pratique d’Alain Gheerbrant. Lire l’un ou l’autre de ces manuels, voire les deux, implique de ne pas faire l’impasse sur les avertissements et explications, et de ne pas se précipiter sur la charge maximale. Dans certains pays européens,