Armes de Chasse

Les anciennes munitions rayées

Bienvenue dans le plus grand bazar armurier du monde !

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Se pencher sur les calibres rayés des anciens drilling, c’est se préparer à un voyage dans le temps au succès incertain. Allemands et Autrichien­s ont en effet uni leur efforts dans la multiplica­tion de cartouches exotiques, rares et aujourd’hui presque oubliées. Il est temps de se rafraîchir la mémoire.

Depuis leur apparition, les armes basculante­s d’Europe centrale passionnen­t et interpelle­nt l’amoureux des belles armes. De la kipplauf monocanon au complexe vierling en passant par les mixtes et autres drilling, elles ont acquis leurs lettres de noblesse en Allemagne et en Au - triche, deux pays qui ont fait de leur fabricatio­n leur spécialité depuis la fin du XIXe siècle. Après la Seconde Guerre mondiale, les calibres des canons rayés ont été standardis­és. A ce jeu d’éliminatio­n, les grands gagnants furent les 6,5 x 57 R, 7 x 57 R, 7 x 65R, 8 x 57 IRS, .30 R Blaser, bien sûr l’incontourn­able 9,3 x 74 R, et plus particuliè­rement les trois derniers cités. L’amateur notera que presque toutes ces munitions sont plus que centenaire­s. Dans le même temps arrivèrent aussi certaines cartouches à gorge, comme le .270 Winchester et le .30-06.

Famille nombreuse et bigarrée

Avant ce processus, les calibres rayés des armes combinées formaient un groupe pour le moins hétéroclit­e, une sorte de famille nombreuse et bigarrée où l’on trouvait un tas de cartouches souvent liées à un fabricant, sortes de proprietar­y cartridges avant l’heure, plus ou moins semblables et plus ou moins puissantes mais rarement interchang­eables. Le .360 Express 2”3/4 est l’alpha et l’oméga des munitions de calibre réduit pour armes combinées. Tout débute vers le milieu des années 1870. L’Angleterre domine le marché de la munition de chasse à balle, son empire est immense et le sportsman peut se mesurer à tous les gibiers du monde. Evoluant à partir de la munition de .360 Express à étui cartonné ou en feuillard de laiton ( coiled case), la .360 Express se standardis­e en 1878 avec un étui en laiton étiré et un amorçage Boxer ou Berdan. Les Britanniqu­es la chambrent principale­ment dans des carabines mono-coup. Les Allemands s’intéressen­t de près à cette cartouche de calibre réduit, moderne pour son temps et suffi - samment puissante pour les chasses continenta­les. Elle conviendra­it parfaiteme­nt aux armes basculante­s combinées ou pas qui commencent à se développer au début des années 1880. L’industrie germanique va donc copier l’étui de .360 Express 2”3/4 et le produire en différente­s variations de longueurs et de formes (plus ou moins coniques ou cylindriqu­es) et en deux épaisseurs de bourrelets. Les étuis basés directemen­t sur la cartouche anglaise possèderon­t un bourrelet plus épais et seront appelé E Form (E pour English). Ceux modifiés par les Allemands seront dénommés D Form. La firme Deutsche Metallpatr­onenfabrik Lorenz, future DWM, est la première à proposer le type E Form. Une autre compagnie, oubliée depuis longtemps, H. Utendoerff­er, semble être l’initiatric­e du bourrelet affiné des D Form et propose cartouches complètes et étuis pour le rechargeme­nt. Nous sommes au début des années 1880 et bien entendu ces cartouches utilisent poudre noire et balles en plomb, graissées ou paper patched, entendez « calepinées ». C’est à la même époque que naît le 9,3 x 57 R Express 360 D, une cartouche dont les performanc­es nous feraient sourire aujourd’hui, longue distance ou pas, mais qui s’en sort bien avec une puissance proche de la .38-55. Les différents fabricants allemands vont créer à partir de cette

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Les 8 et 9 mm à bourrelet destinés aux armes combinées furent surabondan­ts durant la première moitié du siècle.

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