Armes de Chasse

7 mm Remington Mag

Le plus utilisé des magnum

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C’est l’un des calibres américains les plus célèbres et l’un des seuls à être exprimé de manière métrique. Le 7 mm Remington Magnum est né en 1962 en même temps que la carabine 700 et est, comme elle, devenu un best-seller.

Les Américains découvrire­nt le calibre 7 mm à la fin du XIXe siècle, au cours de la guerre qui se déroula sur l’île de Cuba et les opposa à l’Espagne. Ils constatère­nt à leurs dépens la précision et la rasance des balles de 7 mm Mauser que tiraient les Espagnols avec leurs modèles 93 et 95 du célèbre fabricant allemand. Cette cartouche les forcera à développer le .30-03, qui deviendra le célèbre .30-06. Très pragmatiqu­es, ils feront du 7 Mauser un calibre de chasse qui chez eux continue à être regardé avec respect.

Tout commence au Canada

En 1910 apparaît en Amérique du Nord ce que nous pouvons considérer comme le premier calibre 7 mm magnum, même s’il n’en porte pas le nom : le .280 Ross. Ce puissant calibre a été développé par le canadien Ross au début du XXe siècle pour une arme militaire à action rectiligne. Si d’un point de vue militaire l’arme n’est pas un succès, ses versions chasse seront très utilisées partout dans le monde et feront entrer les plus fortunés des chasseurs dans le royaume des hautes vitesses. Le .280 Ross propulsait une balle de 9 g à 900 m/s et une de 10,4 g à 830 m/s sans l’aide des poudres lentes que nous employons de nos jours et avec une douille fortement conique, théo- riquement peu adaptée aux hautes pressions. Cette cartouche fut peutêtre la première à démontrer, suite à de nombreux accidents où le chasseur fut blessé ou perdit la vie, que la vitesse seule n’est pas suffisante pour sécher sur place le gibier mais que la structure de la balle revêt une importance capitale avec des munitions très rapides. Pour ne pas être en reste, la prestigieu­se maison anglaise Holland & Holland lance en 1912 le .275 H&H Belted qui devient la première cartouche de 7 mm ceinturée du monde. Elle sera chambrée dans de somptueuse­s carabines H& H et par de célèbres artisans américains comme Griffin et Howe. Eley et Kynoch la chargeront avec des balles allant de 7 à 11 g et Western Cartridge Company la proposera jusqu’en 1939. Les performanc­es étaient proches du moderne 7 mm Remington Mag. Entre les deux guerres mondiales, on assiste, des deux côtés de l’océan, au développem­ent de cartouches à grande vitesse ; les plus célèbres des chercheurs oeuvrant en ce sens sont Newton, Keith, Sharpe, Mashburn pour les Etats-Unis et Gerlich, Vom Hofe, Schuler pour l’Allemagne. Leurs études se recoupent souvent, sans que l’on puisse vraiment parler de copie. Tout naturellem­ent, les calibres de 7 mm se retrouvent au coeur de ces recherches en raison de leurs excellents coefficien­t balistique et rapport masse/diamètre. La défaite de l’Allemagne en 1945, la destructio­n de ses industries ainsi qu’une bonne partie de celles du reste de l’Eu ro pe laissent les Américains seuls en course, exception faite du puissant mais rare 7 x 66 Vom Hofe. Pendant que l’Europe exsangue se reconstrui­t, les Etats-Unis prospèrent. De plus en plus de gens s’adonnent à la chasse et au tir sportif. Bénéfician­t des résultats non seulement de leurs propres recherches mais aussi de celles des vaincus, l’indus- trie des cartouches civiles connaît une expansion rapide. Pour revenir au 7 mm qui nous intéresse, c’est tout d’abord Weatherby, en 1944, qui ouvre le bal, avec une cartouche basée sur une douille de .300 H& H réduite et raccourcie, puis Sharpe & Hart, avec sa 7 x 61 S& H, basée sur une étude française (les 7 mm Meunier) et qui fut fabriquée par Norma jusqu’il y a peu sous le nom de 7x61 Super. Profitant des lots de poudres lentes militaires IMR 4350 et 4831 mises en vente sur le secteur civil, ces calibres approchent les vitesses du 7 Remington Mag moderne et, dans le cas du Weatherby, les dépassent allégremen­t mais au prix de pressions qui seraient inadmissib­les aujourd’hui. Dans les années 1950-1958, l’américain Mashburn développe deux wildcats (cf. lexique p. 96) en 7 mm basés sur l’étui ceinturé de .300 H& H, un long, utilisant toute la longueur de l’étui, et un court, proche de celui de Weatherby mais avec un épaulement standard et non à double rayon comme celui du californie­n. Le célèbre tireur, chasseur, guide et écrivain américain Warren Page l’utilise avec réussite partout dans le monde. Très lié à Remington et à son designer Greg Walker, il perfection­ne le produit de Mashburn. Mais la firme d’Ilion ne se décide toujours pas à commercial­iser cette cartouche et c’est de Winchester que viendra l’impulsion. Nous sommes en 1958- 1959, les Etats-Unis entrent dans l’ère de la « magnumite » ; Winchester vient de lancer sur le marché la .458 WM, la .338 WM et la .264 WM. Si la .338 est un peu lente à démarrer hors Alaska, la .458 et la .264 connaissen­t un départ fulgurant. Remington doit réagir. Après trois ans d’études et d’essais apparaisse­nt simultaném­ent sur le marché, en 1962, ce que l’on doit considérer comme un des plus grands succès

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Le 7 Rem. Mag est le calibre préféré d’un grand nombre de chasseurs chevronnés.

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