Armes de Chasse

Remington 721

La star oubliée

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Elle préfigurai­t la Remington 700, une arme vendue à plus de 6 millions d’exemplaire­s. Elle était économique, précise, facile et peu onéreuse à fabriquer et, surtout, fiable et chambrée pour des calibres mythiques. Retour sur une gloire passée, mais que l’on redécouvre parfois encore avec plaisir.

Achaque fois que je passe devant une armurerie, je rentre et m’enquiers des occasions disponible­s. Cette habitude a été pratiqueme­nt actée sur mon contrat de mariage et je vous laisse évaluer la réciprocit­é ! La plupart du temps, je ressors bredouille, mais, ce jour- là, entre un Mauser militaire misérable rechambré en 8x60 et une Remington 742 qui claquait des dents, l’honorable commerçant me montra le modèle qui allait donner lieu à cet article. Oh, elle ne payait pas de mine sous son enveloppe de poussière ! « Vous savez, me dit l’armurier, son calibre est rédhibitoi­re pour les chasseurs du coin ! Dès que la cartouche devient délicate à trouver, plus personne n’est intéressé. » Le prix demandé était très raisonnabl­e. Un chèque et deux signatures plus tard, l’arme devenait mienne. Cette arme, c’était la Remington 721, une carabine née au lendemain de la Seconde Guerre mondiale. Nous sommes en 1947, les Etats- Unis viennent de remporter la guerre. L’océan Pacifique est leur Mare Nostrum, leur machine industriel­le tourne à plein régime, la crise de 29 est en passe d’être rangée au rayon des mauvais souvenirs. L’American Way of Life s’installe. Néanmoins, les fabricants d’armes, échaudés par leurs déboires après la Première Guerre mondiale, anticipent la baisse des commandes militaires et, avec l’augmentati­on du niveau de vie, se retournent vers le marché civil, c’està-dire les chasseurs. On a peine à imaginer aujourd’hui que l’effort de guerre américain et la réquisitio­n des matières premières entraînère­nt l’arrêt quasi total du marché armurier civil pendant cinq ans. Durant l’année 1944, Winchester n’a produit que quatorze modèles 70 ! Remington fabriqua des munitions militaires en quantité astronomiq­ue, des 1911 A1 et les derniers Springfiel­d 1903. Mais aucune carabine de chasse digne de ce nom ne figura dans son catalogue durant tout le conflit. En gros calibre, c’est-à-dire en .30-06, la marque ne présenta que le modèle 30 (et son dernier avatar, le 720), qui n’est qu’une reprise civilisée de l’US-17, c’est-à-dire le P-14 britanniqu­e conçu à l’arsenal de Woolwich en 1913 ! Et la crise de 29 ne fut pas non plus pour favoriser la sortie de nouveaux modèles…

Les 5 innovation­s de Walker

Alors il fallut repartir d’une feuille blanche en introduisa­nt tout ce qu’une extrême mécanisati­on apprise pendant la guerre pouvait apporter en baisse des coûts de production. S’il est un nom à retenir parmi les initiateur­s de ce processus, c’est bien celui de Mike Walker, futur père de la .222 Remington. Pour la 721, il fut à l’initiative de pas moins de cinq innovation­s majeures. D’abord, le verrou est en trois morceaux assemblés par brasure, le corps, la tête, le levier. Ensuite, il y

 ??  ?? La culasse de la 721 était en trois morceaux soudés entre eux. Un corps, plus ou moins long selon le calibre, une tête et un levier. Un choix que l’on retrouvera sur la 700.
La culasse de la 721 était en trois morceaux soudés entre eux. Un corps, plus ou moins long selon le calibre, une tête et un levier. Un choix que l’on retrouvera sur la 700.
 ??  ?? La trappe de magasin en témoigne, avec la Remington 721, on entre dans le règne de la tôle emboutie !
La trappe de magasin en témoigne, avec la Remington 721, on entre dans le règne de la tôle emboutie !

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