Armes de Chasse

Winchester Extreme Point

La dernière américaine à l’essai

- Dominique Czermann

Chez les chasseurs, il y a ceux qui veulent que le projectile ressorte quoi qu’il arrive et ceux qui privilégie­nt expansion maximale et pénétratio­n suffisante sans que la sortie soit obligatoir­e. L’Extreme Point s’adresse à ces derniers.

Pénétratio­n ou expansion ? Telle est la question. Les balles à noyaux soudés offrent les deux mais à un coût élevé. Du côté des balles classiques, on admet que celles qui expansent le plus violemment dans la zone vitale tuent le plus rapidement même sans ressortir. Aux Etats-Unis, Winchester à dévoilé il y a deux ans une nouvelle munition de chasse optimisée pour les cerfs nord-américains. Une balle dénommée Deer Season qui s’est aussi comportée efficaceme­nt sur l’ours noir et le cochonglie­r. Voilà pourquoi elle arrive en Europe cette saison, sous le nom d’Extreme Point. La coiffe balistique en polymère qui lui donne son nom possède une base dont la surface est bien plus importante que celle des autres balles à poin te plastique ou plomb. Cette coiffe de grande taille aboutit à une plus grande surface frontale utilisable après l’impact initial, 48% contre 8 et 22% pour les autres projectile­s. Or la taille de la surface frontale à l’impact est presque aussi importante que la structure ou le matériau. Cette surface maximisée joue deux rôles essentiels : transmissi­on du choc initial et transforma­tion de l’énergie en travail réel entraînant une expansion extrêmemen­t violente et une perte de masse de l’ordre de 45 à 52 % en fonction de la vitesse résiduelle à l’im pact. Cette expansion et les micro-éclats qu’elle génère détruisent les organes vitaux avec forte hémorragie et effet de choc conséquent et nettement apparent. La coiffe plastique protège aussi le noyau et sa chemise lors de l’impact sur le pelage, retardant l’expansion et assurant une pénétratio­n suffisante. En raison de cette coiffe XXL, les Ex treme Point sont un peu plus longues à poids égal que les autres soft point et plastic point.

Une nouvelle balle à tout faire ?

Conçue comme une balle d’approche ou d’affût, elle peut devenir une efficace balle de battue surtout si on désire que le gibier tombe sur place. Testée durant la saison passée en battue et en .30-06 sur des sangliers de 35 à 95 kg et des tirs de 20 à 60 m, elle a fait preuve d’une efficacité foudroyant­e même si tous mes tirs étaient pour une fois bien placés. Aucun des sangliers tirés n’a fait plus de dix mètres Les balles de 150 grains (9,7 g) récupérées sous la peau ou entre la peau et le gras des sangliers avaient perdu environ 48 % de leur poids. Des confrères européens l’ont utilisée en .308, .30-06 et même .300 Win. Mag et confirment ces bons résultats. De mon côté, partisan des balles lourdes et résistante­s pour les calibres puissants, j’ai dû reconnaîtr­e que la 9,7 g convient à la .300 Win. Mag, après un essai en monte- ria mené par un ami espagnol. Si la balle est coffrée, l’animal tombe. Pour ceux qui chassent à l’approche ou à l’affût, cette balle sera redoutable sur tous nos gibiers. Sa longueur importante couplée à la coiffe balistique lui confère un coefficien­t balistique assez élevé tous calibres confondus. Sa précision est plus qu’honorable dans toutes les carabines de .243 et .308 Win. utilisées jusqu’à plus de trois cents mètres. Autre avantage non négligeabl­e par les temps qui courent, le prix, très abordable. Cette nouvelle Extreme Point va sûrement trouver sa place pour un usage mixte approche/battue même si sa conception rebutera les membres de l’UNUCR et de l’ANCGG. Elle séduira les adeptes du choc, de l’expansion maximale et de la vitesse. Dommage que Winchester n’ait pas développé une balle un peu plus lourde pour le .300 Win. Mag et le .30-06 autour des 10,5/11g. Ça viendra peut-être.

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Le processus d’expansion de l’Extreme Point.
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